L’illustre général de brigade, Bila Jean Gérard Zagré, ancien chef d’Etat-major général des armées de 1979 à 1980, est décédé, hier mercredi 26 juin 2019, à l’âge de 94 ans. Il a connu une riche carrière au sein de «la grande muette» et dans l’administration publique durant quatre décennies.
Le Burkina Faso vient de perdre l’un de ses illustres fils. Ancien chef d’Etat-major général des armées de 1979 à 1980, le général de brigade, Bila Jean Gérard Zagré a, en effet, passé l’arme à gauche hier mercredi 26 juin 2019 en début de matinée.
L’homme aura, en l’espace de quatre décennies, occupé de hautes fonctions au cours de la période pré- et post-coloniale. Né le 24 juillet 1925, Bila Jean Gérard Zagré, enfant de troupe, rejoint, comme engagé volontaire, les rangs de l’armée française le 6 novembre 1943. C’est le début d’une ascension au cours de laquelle, il gravit progressivement tous les grades inférieurs jusqu’en 1956. Au cours de la même année, il est promu adjudant. Il entame alors une carrière d’officier au sein de «la Grande muette» française.
Libéré de ses obligations à l’égard de l’ancienne puissance coloniale le 30 août 1961, le lieutenant Bila Jean Gérard Zagré est transféré à l’armée nationale de la Haute-Volta. Il y passera successivement les grades de capitaine, de commandant, de lieutenant-colonel, et de colonel. Il est élevé à titre exceptionnel, le 1er novembre 1979, au grade de général de brigade.
Le 16 novembre 1982, il est admis à la deuxième section des officiers généraux, totalisant ainsi 39 ans et 10 jours de service effectif. Au cours de cette longue et riche carrière, il occupera également des fonctions officielles. Le général Zagré deviendra, tour à tour, aide de camp du président de la république de Haute-Volta de 1960 à 1961, chef du premier bureau de l’Etat-major de 1962 à 1966, secrétaire d’Etat à l’intérieur de 1966 à 1967, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Information de 1967 à 1971, ministre de l’Information de 1971 à 1974, ministre de l’Intérieur et de la sécurité de 1974 à 1976, et inspecteur des armées de 1976 à 1979.
Chef d’Etat-major général des forces armées voltaïques de 1979 à 1980, il a reçu, par ailleurs, au cours de son parcours, plusieurs décorations parmi lesquelles la Médaille coloniale «agrafe Madagascar», la Médaille commémorative Indochine, celles de Chevalier de l’Ordre national, Officier de l’Ordre national voltaïque, de Commandeur de l’Ordre national, et de la Légion d’honneur, Grand-croix de l’Ordre national, Ordre national des Anciens combattants de France, etc.
Une avenue située au quartier Koulouba de Ouagadougou porte son nom depuis octobre 2007. A l’occasion de la célébration du 55e anniversaire des Forces armées nationales placé sous le thème : «Raffermissement de la vocation militaire au service d’une armée républicaine», le camp militaire de Kamboinsin (Bangré ENSOA) a également été baptisé “Camp Général- Bila-Zagré”, le 29 octobre 2015, par les autorités de la Transition.