C'est sous le thème « le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels » que se tient les 20 et 21 juin 2019 à Ouagadougou un forum sur la sécurité. L'ouverture de ce forum, organisé par le Groupement des éditeurs de presse publique de l'Afrique de l'ouest (Geppao) a eu lieu ce jeudi 20 juin sous le patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
D'après le président du Geppao, Venance Konan, l'objectif de cette rencontre, deuxième du genre après celle d'Abidjan en 2015, est de susciter des réflexions sur plusieurs questions. Ce sont, entre autres, « Comment exercer sa liberté d'information sur le terrorisme sans entraver des services d'intervention dans le respect des victimes ? », « Quels sont les défis pour le journaliste ? », « Comment assurer la couverture médiatique des actes terroristes sans faire le jeu de ceux qui sèment la peur? », « Comment les terroristes sont financés et quelles sont les conséquences sur les investissements de nos pays ? ». Durant les deux jours, ces réflexions donneront lieu à 5 panels au total.
« Ces sujets nous concernent d'autant plus que nos pays sont en train d'être détruits et si nous ne réagissons pas toute l’Afrique de l'ouest sera détruite. En tant que communicateur, nous ne pouvons pas rester indifférents parce que les terroristes se servent de nous pour atteindre leurs objectifs. Ce qu'ils veulent, c'est que nous fassions la propagation de leurs activités et comme nous sommes utilisés malgré nous, il était important que nous nous retrouvions avec les responsables de la sécurité et de la politique pour voir ensemble ce que nous pouvons faire pour aider » a expliqué Venance Konan.
Selon le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 sahel, le terrorisme est « un affront aux valeurs communes » inscrites dans la charte des Nations Unies et dans la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen donc, c'est à juste titre qu'il devra être combattu partout où il sévit. À l'en croire, dans cette entreprise, les médias ont une importante partition à jouer « dans un contexte de profonde crise du paysage médiatique traditionnel, les médias émergents élargissent le cercle de la parole et offrent plus de liberté à l'utilisateur, qui est en même temps un générateur de contenus. Cette décentralisation dans la production de contenus médiatiques profite également aux mouvements terroristes. Face à cette donne, il devient plus que jamais nécessaire que les médias traditionnels redoublent d'efforts pour relever les défis de la crédibilité, du professionnalisme et de la responsabilité » a déclaré le président du Faso.
Ce forum représente une opportunité pour les pays sahéliens de se rapprocher, de discuter et de partager les expériences afin de trouver de solutions à la crise sécuritaire qui les préoccupent depuis plusieurs années d'après les propos de Filiga Michel Sawadogo, commissaire à l'Uemoa, représentant le président de la commission. Il a affirmé le soutien de l'Uemoa aux « grandes » idées qui germeront de ce forum et surtout à l'Appel de Ouagadougou prévu à la fin du forum.
Le Geppao a été porté sur les fonts baptismaux en 2014 à Abidjan (Cote d’Ivoire) dans le but de renforcer les liens de coopération professionnelle entre les médias publics de la sous région. Il est un instrument d'intégration sous régionale visant à œuvrer à la mutualisation des efforts et des moyens pour réussir les missions d'information et de formation des opinions publiques.