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Procès du putsch 2015 au Burkina : nécessité d’une vigilance sécuritaire dans la perspective des verdicts courant fin Juin ou en Juillet 2019

Publié le jeudi 20 juin 2019  |  laborpresse
Attaque
© Autre presse par DR
Attaque terroriste au Burkina Faso
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L’emblématique procès du coup d’Etat écourté du 15 septembre 2015 au Burkina Faso, amorce son épilogue après un début tonitruant le 29 juin 2018, au tribunal militaire délocalisé dans la salle de conférence de Ouaga 2000.En effet, le parquet militaire a prononcé des réquisitions pour des condamnations à des peines de prison fermes et avec sursis, il reste les verdicts finaux du tribunal militaire. Ces verdicts seront précédés des plaidoiries des avocats de la défense le 27 Juin 2019.

Le tableau des réquisitions du parquet ,affiche des peines allant de 5 à 15 ans de prison assorties de sursis ,à 2 et 25 ans fermes de prison et la peine capitale pour les généraux Diendéré et Bassolé ,qui devraient être déchus de leurs grades de général. Le tribunal militaire en son âme et conscience, n’est pas tenu de respecter à la lettre, les réquisitions du parquet. Il peut alléger ou alourdir des peines dans ses verdicts.

En dépit de toute forme d’interprétation de ce procès, sa portée essentielle est d’ordre thérapeutique, en ce sens qu’il doit servir de cure à vie de la logique des putschs au Burkina Faso. Le message fort qu’il envoie, est que tout auteur de coup d’Etat, sera jugé et n’aura plus les mains libres pour exercer le pouvoir car, la communauté nationale et internationale, se mobiliseront pour exiger le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Par conséquent, tous les citoyens burkinabè, doivent inculquer le fait, que le pouvoir se conquiert démocratiquement par la voie des urnes.

Au regard des révélations assez concordantes faites lors du procès, des liens de collaboration, voire de complicité, ont été établis entre certains putschistes et des mouvements terroristes. La réquisition du parquet contre l’un des membres de ces mouvements, pour une condamnation à 2 ans de prison fermes, pourrait susciter de possibles représailles terroristes au Burkina, pour manifester une réprobation contre cette condamnation d’un des leurs. Il s’agit de Sidi Lamine Oumar, de la coordination des mouvements de l’AZAWAD, contre qui, il est requis non seulement , 2 ans de prison fermes ,mais aussi, une amende d’un million de francs CFA .De même ,les condamnations à vie des deux généraux, pourraient aussi inspirer des sentiments de résistance auprès de leurs soutiens dans leurs réseaux d’amis terroristes avec qui, ils entretenaient des rapports de négociation pour des libérations d’otages.

Pour toutes ces raisons vraisemblables, il sied que les autorités burkinabè, prennent des dispositions, pour renforcer la veille sécuritaire sur le territoire national. Cependant, compte tenu de la légendaire tradition d’esprit de paix et de pardon du peuple burkinabè, les éventuels condamnés à des peines lourdes, devraient faire acte d’humilité, pour la méditation et la repentance sincères, pour les conséquences du putsch, qui a endeuillé des familles. Il viendra sans doute, un moment, où ils pourraient bénéficier des grâces présidentielles, pour des remises de leurs peines ou même de leur libération, dans un contexte de réconciliation nationale inévitable, tôt ou tard.

Bérenger Traoré
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