Ouagadougou. Les archivistes, les documentalistes et les bibliothécaires, à travers le Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire (SYNAGID), ont dénoncé mardi, les difficiles conditions de travail et la rémunération insuffisante qui leur sont réservées.
«Les gestionnaires de l’information documentaire (GID) sont maltraités du point de vue conditions de travail et des risques graves qu’ils courent dans leurs lieux de travail sans la moindre protection matérielle ou juridique, et mal traités du point de vue de la rémunération de leurs efforts, du mépris et de l’absence totale de formation technique continue à leur profit», s’est insurgé mardi Souleymane Soaré.
Le secrétaire général du Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire (SYNAGID) qui s’exprimait devant des journalistes, a exigé du gouvernement, «la tenue d’un dialogue franc et sincère, le traitement juste et équitable des GID et de tous les employés de l’Etat et le respect des engagements pris».
M. Soaré a également dénoncé la mauvaise gestion des documents dans l’administration publique.
«Comment l’Etat du Burkina Faso a-t-il pu négliger les documents que lui-même produit ou reçoit dans le cadre de son fonctionnement ainsi que les personnels chargés de leur gestion?», s’est-t-il interrogé.
«Face à cette situation, nous exprimons notre grand mécontentement et appelons le gouvernement à tout faire pour prévenir d’éventuels dérapages qui viendraient à être observés dans les services publics de gestion des documents», a-t-il ajouté.
Selon le secrétaire général, les bibliothèques publiques du Burkina se meurent à cause d’une insuffisance de ressources, de professionnels compétents et de manque de politiques publiques d’incitation à la lecture.
«Le centre national des archives est véritablement désuet pour un pays créé il ya 100 ans et une population d’environ vingt million d’habitants. Les fonctionnaires burkinabè estimés à environ deux cent mille ne comptent en leur sein, qu’environ 500 GID, soit 0,25%», a-t-il déploré.
Souleymane Soaré a invité les administrations publiques à conserver leurs archives pour «le fonctionnement quotidien de l’administration, le maintien de la mémoire de l’Etat et de ses citoyens et la bonne gouvernance de l’Etat, par ses hommes politiques et ses fonctionnaires».
En rappel, le SYNAGID a été créé en assemblée générale le 02 mars 2019 et est composé d’un bureau national de onze membres.
Notons aussi que depuis avril 2016, le régime du président Roch Kaboré, arrivé aux affaires le 29 décembre 2015, est régulièrement secoué par des revendications salariales et sociales.