Ouagadougou. Le président du Faso Roch Kaboré « ne semble pas comprendre que la réconciliation nationale est la seule voie de salut pour le Burkina Faso », a confié à Jeune Afrique, l’ex Premier ministre Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada.
« J’ai discuté avec lui (Roch Kaboré) avant et après son élection. Je lui ai toujours conseillé d’œuvrer à la réconciliation nationale. Mais ce n’était pas une priorité pour lui », a déclaré Yacouba Isaac Zida, dans une interview publiée dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, du 16 au 22 juin 2019.
« Aujourd’hui encore, malgré la récente lettre du président Blaise Compaoré, appelant à l’apaisement, il ne semble pas comprendre que c’est la seule voie de salut pour le Burkina Faso », a ajouté l’ancien Premier ministre de la Transition (nov.2014-déc. 2015).
En avril, le président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis son départ précipité du pouvoir en octobre 2014, a écrit à son successeur Roch Kaboré pour lui proposer son soutien, alors que le Burkina Faso est secoué par des attaques terroristes.
Yacouba Isaac Zida a aussi décrit la gestion du président Kaboré comme étant «la pire que tout ce que le Burkina a connu jusqu’à présent», marquée, selon lui, par la gabegie et la corruption.
M. Zida a confié à Jeune Afrique, qu’il est resté au Canada parce que sa liberté est menacée par le régime Kaboré qui voit en lui «une ombre».
Toutefois, Yacouba Isaac Zida a assuré qu’il est prêt «à affronter tous les risques qui pourront se présenter» à lui afin d’apporter le changement à la jeunesse, aux élections présidentielles de 2020.