La Journée mondiale des réfugiés a été commémorée à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, le mardi 18 juin 2019. La célébration a été une opportunité pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, par ailleurs président de la Commission nationale des réfugiés (CONAREF), de demander aux réfugiés maliens d’être des acteurs de paix.
C’est la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, qui a abrité la Journée mondiale des réfugiés, le mardi 18 juin 2019. Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, par ailleurs président de la Commission nationale des réfugiés (CONAREF), la journée est un hommage aux réfugiés qui sont des millions à travers le monde. Au Burkina Faso, a-t-il poursuivi, ils sont plus de 25 000, essentiellement des Maliens. Quant à la représentante-résidente des Nations unies du haut-commissariat pour les réfugiés (UNHCR) au Burkina Faso, Ioli Kimyaci, cette journée permet de saluer le courage et la résilience des populations qui ont fui leur pays d’origine pour vivre au Burkina Faso. A entendre le président de la CONAREF, certains réfugiés sont rentrés au Mali mais d’autres vivent toujours au pays des Hommes intègres, attendant que la paix et la sécurité reviennent dans leur pays pour y retourner. «C’est leur souhait et le nôtre également. C’est pourquoi le président du Faso dans le cadre du G5 Sahel, travaille aux côtés des autres chefs d’Etat de la région, à l’aboutissement des accords d’Alger qui soutiennent le processus de paix au Mali dont le Burkina Faso est partie prenante», a fait savoir le ministre Barry. Il a précisé que selon les estimations des Nations unies, le Burkina, en raison de l’insécurité qu’elle connaît, a également environ 15 000 réfugiés au Niger, Mali et au Ghana. A cet effet, il a souhaité que chacun soit un acteur de la paix. Il a demandé à chaque réfugié de travailler à ce que la paix règne au Burkina Faso, leur terre d’accueil mais aussi au Mali. Lors de son allocution, le représentant des réfugiés, Ag Mohamed Wanadine, a exprimé toute sa gratitude au gouvernement et au peuple burkinabè, au système des Nations unies et aux partenaires humanitaires pour les efforts consentis à leur égard depuis 2012. «Vu la durée de notre exil, les fonds diminuent considérablement, car notre détresse n’est plus une préoccupation pour les bailleurs de fonds. Mais la situation actuelle d’insécurité nous met dans un état d’urgence, ce, à cause de la limitation de nos déplacements, l’inaccessibilité des zones où se trouvent nos animaux», déplore-t-il. C’est dans cette optique qu’il a demandé au ministre des Affaires étrangères d’être leur ambassadeur auprès des bailleurs de fonds pour un financement conséquent de leurs activités d’autonomisation, consacrées à l’élevage, l’agriculture, le maraîchage, la microentreprise, l’artisanat, le commerce.
405 réfugiés rentrés au Mali
A en croire Ioli Kimyaci, la meilleure option pour tout réfugié est de pouvoir retourner chez lui, de manière volontaire dans la sécurité et la dignité. Cependant, elle affirme que seulement 405 réfugiés ont pu rentrer au Mali depuis 2018. Pour elle, d’autres solutions sont possibles notamment l’intégration dans la communauté d’accueil ou la réinstallation dans un pays tiers. «Quelle que soit la situation des personnes réfugiées, l’endroit où elles se trouvent, il faut mettre l’accent sur la recherche de solutions et éliminer les obstacles qui empêchent ces personnes de trouver une solution durable à leur sort, afin qu’elles puissent reconstruire leurs vies», explique la représentante-résidente des UNHCR au Burkina Faso. Pour ce faire, elle préconise l’engagement de tous pour relever un défi qui est trop grand pour un seul pays. Dans ce sens, elle a demandé la mise en œuvre d’une approche globale où le gouvernement, le système des Nations unies, les agences de développement, les institutions financières, la société civile, les organisations confessionnelles, la communauté-hôte mais aussi les réfugiés eux-mêmes seront impliqués. Au cours de la cérémonie, les réfugiés ayant des microentreprises ont été encouragés et ont reçu des attestations de meilleure performance ainsi que des enveloppes de 50 000 F CFA. La cérémonie a pris fin par l’ouverture et la visite de stands d’exposition par les partenaires humanitaires et les réfugiés maliens du camp de Goudébou, situé à une quinzaine de km de Dori.