Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) en collaboration avec la Croix-Rouge burkinabè a organisé une session de formation au profit d'une vingtaine de journalistes le vendredi 14 juin 2019 à Ouagadougou. Il s'est agi pour les participants d’une part de s’imprégner des activités et des missions du CICR, et de la Croix Rouge burkinabè, et d’autre part sur la couverture « responsable » des conflits armés.
Le mouvement international de la Croix-Rouge ou du Croissant Rouge est divisé en trois entités indépendantes. Il s'agit du CICR, des sociétés nationales de la Croix-Rouge et de la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge. Le CICR dont le siège est à Genève (Suisse) « est une organisation humanitaire, neutre et indépendante, ayant pour mission de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés ou d'autres situations de violence et de leur porter assistance ». Il s'efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels. Recouvrant 191 pays, le CICR est présent au Burkina Faso depuis 2006.
Plusieurs activités sont menées par le CICR au Burkina Faso. Entre autres, à Djibo (ville située dans la province du Soum dans la région du sahel) et autres localités avoisinantes, plus de 12 mille personnes qui ont fui la violence, ont reçu au cours de l'année 2018, une assistance alimentaire et des articles ménagers. Environ 28 mille éleveurs ont préservé la santé de leur cheptel grâce à une campagne de vaccination animale gratuite organisée par le CICR dans la province du Soum et de l'Oudalan. Cette activité a permis de vacciner plus de 350 mille têtes de bétail.
S'agissant de l'eau et de l’assainissement, 4600 personnes ont bénéficié de 4 forages, 60 latrines et 10 puits pastoraux dans la commune de Djibo, Baraboulé, Nassoumbou, Diguel etc. Aussi, 18 visites ont été effectuées aux détenus de sécurité à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou et à la prison de haute sécurité.
La question santé n'est pas laissée en marge. En effet, des agents de santé de 29 établissements pénitentiaires du Burkina Faso ont été formés à l'approche santé en milieu carcéral et à la prise en charge des pathologies d'intérêt particulier en prison à savoir la dermatose, le paludisme, la tuberculose et la malnutrition.
Couverture « responsable » des conflits armés
La deuxième partie de l'atelier a été axée sur la couverture responsable des conflits armés. Selon Steven Anderson, coordonnateur communication pour la délégation régionale du CICR à Abidjan, cette formation était une opportunité d'échanger avec les journalistes qui sont de plus en plus « confrontés à des situations de violences avec des défis multiples pour la couverture de ces situations ». Pour lui, l'intérêt est qu'il y ait autant que possible une mise en évidence des conséquences humanitaires pour les victimes de violence au Burkina Faso et partout ailleurs dans le monde « La situation des personnes déplacées au Burkina est sérieuse et est une problématique qui va continuer à requérir notre attention et je pense que c'est aussi important que des journalistes puissent couvrir cette problématique. Nous avons assisté des déplacés dans le mois de mai et en juin-juillet, nous apportons notre assistance à 17 mille personne déplacées dans le Soum » a fait savoir M. Anderson.
A cet effet, il est ressorti que le journaliste dans ces cas de violence doit publier des informations impartiales et précises, mettre en avant l'intérêt des victimes et contribuer à divulguer des informations vitales pour la population civile.
Par ailleurs, il doit éviter les exagérations et les d'implications, donner une voix aux victimes, montrer les conséquences humanitaires de la violence et choisir avec soin son vocabulaire.
Les participants, lors de cet atelier, ont aussi eu droit a une formation de quelques gestes élémentaires de survie.