En Afrique, les grandes exploitations minières ont rapporté d’importants profits aux sociétés étrangères mais peu aux populations locales. Les Etats africains tentent aujourd’hui de canaliser une plus grande part des revenus miniers vers des objectifs de développement.
Les prix du métal et du pétrole ayant quasiment triplé, les pays africains qui possèdent de riches ressources minières ont connu entre 2002 et 2007 une période de prospérité dans ce secteur. Les compagnies minières se livraient à une compétition féroce pour ouvrir de nouvelles mines afin de satisfaire une demande mondiale en expansion. Un certain nombre de pays africains se sont trouvés en conséquence dans une position bien plus avantageuse pour négocier avec des investisseurs étrangers qui pouvaient auparavant exiger et obtenir des concessions importantes avant d’investir. Ces pays pouvaient maintenant conclure de meilleurs contrats avec les nouveaux investisseurs et même renégocier les anciens. “Nous voulons simplement nous assurer que nous obtenons la meilleure offre possible pour nos gisements miniers”, a déclaré en septembre 2007 Alhaji Abubakarr Jalloh, le Ministre des mines de Sierra Leone.
Mais depuis, dans le contexte d’un ralentissement de la croissance mondiale, les prix du métal et du pétrole sur le marché mondial ont considérablement baissé, ce qui fait craindre que les investisseurs n’hésitent à nouveau à s’engager et que le pouvoir de négociation des pays africains s’affaiblisse. La Zambie, par exemple, comptait imposer une taxe sur les profits exceptionnels réalisés par les compagnies extractrices de cuivre et l’allouer à un fonds de financement des infrastructures, mais elle a dû abandonner ce projet.
Bien qu’elle soit abondamment pourvue de ressources minières et pétrolières, l’Afrique a généralement peu profité de cette richesse. Les profits miniers et pétroliers ont longtemps été transférés à l’étranger ou été gaspillés, sans bénéfice pour les populations. L’émergence de gouvernements plus démocratiques ainsi que le militantisme de groupes locaux et d’organisations de la société civile ont cependant renforcé les efforts faits pour que le secteur minier contribue mieux au développement.