A l’issue de deux semaines d’arrêt de travail et de boycott des gardes et permanence (du 21 au 3 juin), le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale(SYNTSHA) a entamé depuis le 7 juin 2019 une nouvelle forme de grève qui se traduit entre autres par une opération caisse vide. Au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo(Ouagadougou) où s’est rendu notre reporter, ce mouvement est suivi. Néanmoins certains actes médicaux sont payés à en croire certains témoignages.
Au service maxillo-faciale de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, des patients étaient alignés, certains étaient assis et d’autres debout. Si pour les uns, c’est juste pour une consultation, pour les autres, c’est soit un pansement ou une chirurgie. Mais aucun d’eux n’a payé pour bénéficier des soins. Sur place, Serges Sawadogo, agent chargé du tri et de l’orientation des patients vérifie qu’aucun patient ne possède un ticket de caisse.
Un tour au niveau du service d’ophtalmologie, même constat. Pas un seul franc n’est exigé aux patients. « Nous sommes ici depuis hier mais on a payé aucun frais. La vielle même hospitalisée, elle doit subir une intervention mais on n’a rien payé », affirme Moussa Sawadogo. Pour lui, l’action des agents de santé est louable « on apprécie ça positivement. Si ça pouvait continuer comme ça allait nous plaire tous » a-t-il lancé.
Au service des laboratoires, plus d’une centaine d’examens ont été réalisés. Un seul a été facturé nous confie un agent. Selon lui, une équipe de la direction générale y était pour leur demander de faire payer les patients « nous leur avons dit que nous ne voulons pas être en conflit avec les patients. Ils ont dit qu’ils vont amener une équipe pour sensibiliser les populations » a-t-il dit.
Mais tout ne semble pas être gratuit au CHU Yalgado Ouédraogo. Au guichet de payement, une caisse sur 3 est ouverte et certains actes médicaux y sont enregistrés et payés. « Je suis venue en consultation gynécologique et j’ai payé 2000 f. En tout cas la gratuité là n’est pas encore arrivée à mon niveau », a déclaré Pascaline kéré, une usagée.
Nous n’en saurons pas plus avec la caissière. Une source bien introduite au sein de l’hôpital a laissé entendre que la direction générale ne fournira plus de consommables médicaux ni de réactifs pour les laboratoires tant que les agents de santé offriront les soins gratuitement.