Burkina: les solutions pour lutter contre le terrorisme

Publié le dimanche 9 juin 2019 | wakatsera.com

© aOuaga.com par Halima K
Au moins 15 civils tués dans une attaque à Kain ouro dans le yatenga

Le Mouvement je suis Burkina (MOB) a organisé les 7 et 8 juin à Ouagadougou, un panel dont le thème est : «Cohésion sociale et sécurité nationale au Burkina Faso : Quelles contributions de la jeunesse ?». Les communications ont été assurées par le magistrat-colonel, Jean-Pierre Bayala et l’ex-ambassadeur et ancien président de l’Assemblée nationale, Mélégué Traoré. Selon le colonel Bayala, la lutte contre le terrorisme nécessité qu’on s’attaque aux causes qui sont, entre autres, «la pauvreté, l’ignorance, la marginalisation, l’injustice, l’impunité, la corruption, la mal-gouvernance…».

Le terrorisme est «une guerre dite asymétrique qui ne répond pas aux normes des luttes classiques auxquelles on a formé nos Forces armées de défense et de sécurité (FDS). Donc il s’agit non pas d’une guerre réactive ou même active mais il s’agit d’une guerre préventive», a déclaré l’expert, Jean-Pierre Bayala qui estime que pour prévenir ce mal, «il faut être formé, averti et prendre des dispositifs de façon à éviter que la menace ne se concrétise».

C’est pourquoi pour lui, cette initiative venant de la jeunesse est «fortement louable». Dans cette question des attaques armées perpétrés par des individus généralement qu’on n’arrive pas à identifier, il a demandé une «réelle implication de la jeunesse », soutenant qu’il « faut qu’elle joue son rôle et sa place car elle est le fer de lance d’une société qui se veut viable ».

«La lutte contre le terrorisme n’est pas une question militaire et ça il faut s’en convaincre. Si ce n’était qu’une question militaire, ce combat serait de type classique. Mais imaginez qu’on envoie des militaires pour tirer sur des fantômes, comment vous allez réagir, c’est difficile», a-t-il poursuivi en indiquant que l’effort pour vaincre ce fléau devait venir de la solidarité agissante entre toutes les confessions. Pour arriver à combattre efficacement le terrorisme, le magistrat-colonel demande de s’attaquer à ses causes qui se résument en une bonne gouvernance vertueuse basée sur des orientations politiques résilientes. A cet effet, il pense qu’une réforme des FDS héritées de la colonisation est capitale.

Les différents types de terrorisme selon ce communicateur sont entre autres «le terrorisme individuel» entretenu par de très petits groupes ou des individus ; «le terrorisme organisé» soutenu par différentes idéologies extrémistes de gauche ou de droite (djihadistes, salafistes, narcotrafiquants) ; «le terrorisme d’Etat» commis, commandité ou manipulé par des services parallèles aux services officiels ; «le terrorisme économique» visant la déstabilisation économique d’une société ou d’un Etat tiers ; «le terrorisme national», c’est celui qui se mène seulement à l’intérieur d’un Etat et celui «transnational» qui se fait entre plusieurs Etats.

Quant au deuxième consultant, l’ambassadeur Mélégué Traoré, il a d’abord situé que le thème du panel porte sur la nécessité de la cohésion sociale et le rôle central que peut jouer la jeunesse. «C’est cette composante qui est déterminante pour le présent et pour l’avenir. La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à juste prendre des armes et à aller combattre. C’est beaucoup plus que ça», a affirmé M. Traoré qui a salué l’initiative du MOB qui est «très importante» dans cette lutte. «Il faut que les jeunes se donnent des programmes, des axes d’actions pour s’appuyer sur leurs aînés mais aussi les anciens. La jeunesse doit innover, inventer en fonction du contexte pour lutter contre cette gangrène», a-t-il invité.

Pour Mélégué Traoré, plusieurs facteurs doivent concourir à la réussite de la cohésion sociale. Il s’agit entre autres de la «prise de conscience et la capacité d’actions (des décideurs et autres leaders d’opinion), l’articulation entre les jeunes et les aînés et les anciens, l’engagement des jeunes dans les mouvements et associations, un environnement favorable, notamment, politique aux jeunes».

Vincent Sawadogo, directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de la Cohésion sociale qui a été instruit par le ministre Siméon Sawadogo «de venir soutenir le MOB qui a développé des thèmes au cours de son panel tenu les 7 et 8 juin et qui abordent précisément la paix et la cohésion sociale», a félicité les initiateurs de ces deux journées de communication et invité d’autres mouvements associatifs à suivre le même pas.

«Nos objectifs ont été largement atteints. Tous les invités venant de toutes les sensibilités sociales ont répondu présent», s’est réjoui le coordonnateur national du MOB, Abdoul Aziz Bougouma, rappelant que cette cérémonie est placée sur l’égide du Moro Naaba Baongho, empereur des Mossé et parrainée par les confessions religieuse du pays.

Par Bernard BOUGOUM

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