La Coalition citoyenne pour la protection de l’environnement a animé une conférence de presse, le vendredi 31 mai 2019 à Ouagadougou, en vue de lancer une lutte contre l’invasion «illégale» de la forêt classée de Kua pour construire un hôpital.
Depuis l’annonce de la construction d’un hôpital de référence à Bobo-Dioulasso plus précisément sur une partie de la forêt classée de Kua, des voix se lèvent pour protester contre le déclassement de cette zone. Le vendredi 31 mai 2019, c’était au tour de la Coalition citoyenne pour la protection de l’environnement, de donner sa lecture de la situation, à Ouagadougou. Selon le porte-parole de la Coalition, Cléophas Zerbo, la partie délimitée comporte la plus grande densité de pieds de karité (vitellaria paradoxa) une espèce protégée au Burkina Faso, de néré et cinq sources d’eaux dont une pérenne.
«L’alimentation en eau potable de la ville de Bobo-Dioulasso et ses localités environnantes est assurée à partir d’eau de source dont la plupart se retrouvent dans les forêts de Kua, Dinderresso et Kuinima. Une étude menée en 1993 a montré que ces nappes sont reliées. Donc s’attaquer à une des forêts, c’est compromettre la disponibilité et la qualité des ressources en eau, à des risques de pollution», a-t-il expliqué. Alors, pourquoi compromettre le devenir d’un tel site écologique ? S’est interrogée la Coalition. Pour les membres de l’organisation, il y a une volonté manifeste d’amener la population à choisir entre l’infrastructure et la forêt classée, une violation des textes régissant les forêts, l’environnement, un écocide contre la forêt de Kua et un risque de perte de la biodiversité. «Or, on peut bien avoir les deux. Il suffit d’en appeler à notre bon sens communautaire et à la préservation de l’avenir de la nation et des générations futures, car une forêt n’est seulement pas les arbres, mais aussi l’écosystème», a indiqué le porte-parole. Après cette conférence de presse, la coalition compte entreprendre des démarches auprès des autorités, élargir son cercle, rencontrer des représentants diplomatiques, mener des actions afin de faire entendre sa voix pour dérouter ce projet de déclassement et mener une veille citoyenne sur les préoccupations environnementales. En rappel, la coalition est née de la polémique de déclassement d’une partie de la forêt de Kua. Elle compte treize organisations. Ce sont, entre autres : l’Amicale des femmes forestières du Burkina (AMIFOB), le Balai citoyen, Bital com, le Centre d’étude et de recherche sur le droit de l’environnement et le Groupe de recherche action pour la gouvernance forestière