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Oumarou Idani, à propos de l’affaire du charbon fin: « Si la société IAMGOLD Essakane est coupable d’infraction, elle sera sanctionnée »

Publié le jeudi 6 juin 2019  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A.O
Ouverture de la campagne de l`exploitation minière artisanale
Vendredi 23 novembre 2018. GAOUA. La campagne de l`exploitation minière artisanale a été ouverte ce vendredi à GAOUA par le ministre Oumarou IDANI des mines. Photo: Oumaroru IDANI, ministre des mine
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Depuis un certain temps, on constate que le monde des médias, des réseaux sociaux ainsi que toute l’opinion publique est animée par l’affaire de charbon fin de la société IAMGOLD Essakane. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive et continue toujours d’en faire couler. Après les explications de la société minière la semaine dernière, c’est au tour du ministère en charge des Mines et des carrières de se prononcer sur cette affaire. Face aux journalistes le 3 juin 2019, le ministre des mines et des carrières, Oumarou Idani, a donné sa lecture des choses afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale.

« Le ministère des Mines et des carrières ne souhaite pas constituer un obstacle à l’accomplissement d’actes ordonnés par voie judiciaire, observe que la procédure suit son cours au niveau de la Justice. Mais s’il advenait, au terme de la procédure judiciaire, que la société Essakane était reconnue coupable d’infraction, le ministère fera application de la loi dans toute sa rigueur et appuiera toutes les structures compétentes en charge de l’application des sanctions prévues à cet effet ». Ce sont les mots du ministre Oumarou Idani, lors de la conférence de presse, le 3 juin dernier à Ouagadougou. Selon lui, dans cette affaire, son ministère rejette avec fermeté toute collusion avec la société minière Essakane.

Pour dire que le ministère n’est mêlé à une quelconque fraude ou pillage des ressources minières du pays. Pour ce faire, il a aussi déploré et regretté que le contenu des rapports des consultants censé éclairer le procureur dans la conduite d’un dossier, soit déjà interprété dans le sens de condamner de manière précoce l’administration minière et les gouvernants. Le ministre a noté que « son département, dans la recherche de la transparence, a fait recours à un cabinet d’expertise indépendant, composé d’une équipe pluridisciplinaire comprenant au minimum un métallurgiste spécialisé en chimie minérale et caractérisation des matériaux, un juriste, un expert douanier, tous de notoriété reconnue afin de garantir toute la transparence et mettre fin à toute la polémique ». Toujours est-il que quand la cargaison partait, le Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB) n’avait pas fini de faire ses analyses, mais cela n’est pas un problème, car ce dernier n’avait pas obligation de terminer les analyses avant la sortie de la cargaison.

Mais s’il s’avère qu’il y a fraude, la société minière sera sanctionnée selon l’article 35 de la loi portant commercialisation de la vente de l’or et des autres substances. Ces sanctions sont l’amende qui est le double de la valeur de l’objet donné, un emprisonnement allant de 3 mois à un an. Aussi, à ces sanctions, s’ajoute la confiscation de l’objet de la fraude et de tous les objets ayant servi à la fraude.

Le ministre a en effet souligné que le plus important dans cette affaire, c’est que la vérité éclate ; d’où leur engagement à ce que la science et la technique soient impliquées pour que les choses soient connues. « En ce qui concerne la quantité de charbon fin en rapport avec ce qui a été dit comme montant, on se retrouve avec plus de 2 milliards de F CFA.

Or cette quantité même appartient à la mine, seul les royalties dont 4% des 2 milliards appartiennent au Burkina, ce qui fait environ 105 millions de F CFA. Mais pour une probable fraude selon le rapport des experts, c’est la somme de 105 millions de F CFA que Essakane aurait volé au Burkina, contrairement à 500 milliards selon certains dires », a-t-il précisé. Le ministre s’est indigné des informations que certaines personnes trouvent à divulguer, qu’il traite de non fondées. Par ailleurs, il invite les uns et les autres, surtout les journalistes, à exploiter le rapport afin de traiter l’information de façon crédible et juste.

Notons que la genèse de l’affaire de charbon fin remonte au 29 août 2018 où par correspondance n°371-2018, du 29 août 2018, la mine d’or IAMGold Essakane demandait au ministère en charge des mines une autorisation d’exporter du charbon fin au Canada pour traitement. Après plusieurs séances de travail avec les services techniques compétents du ministère, ceux-ci, par correspondance n°2018-579 du 10 octobre 2018, ont marqué leur accord de principe pour l’exportation et ont invité la société Essakane à fournir des informations sur les échantillons et les dates de pesée et de colisage, chose que la société minière a fournie et après analyse faite par la société sur 640 échantillons, 304,273 kilogrammes d’or et 135,891 kilogrammes d’argent ont été présentés par la société Essakane. A la suite des autorisations du ministère en charge des mines, le directeur général des douanes a, par correspondance n°2018-1959/MINEFID/SG/DGD/DLR du 18 décembre 2018, autorisé également l’exportation du charbon fin, qui connaîtra un autre épisode avec l’intervention du procureur général.

Valérie TIANHOUN
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