La commission de l’Union africaine a organisé, les 29 et 30 mai 2019 à Ouagadougou, la première réunion consultative des forums régionaux sur les femmes, la paix et la sécurité en Afrique.
L’Union africaine (UA) tient à ce que les femmes soient entendues et prises en compte dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Elle a, à cet effet, mis en place des forums régionaux sur les femmes, la paix et la sécurité dans diverses régions du continent. Les membres de ces forums se sont retrouvées à Ouagadougou, les 29 et 30 mai 2019, pour une première réunion consultative en vue de créer une plateforme de dialogue permettant de partager les expériences, les réussites, les enseignements tirés et les défis.
Ce, afin de renforcer le leadership des femmes et leur participation effective aux processus de paix, de faire progresser la mise en œuvre du programme Femme, paix, sécurité (WPS) Afrique, et de contribuer à réduire au silence les armes à feu sur le continent pour la paix durable et le développement. Pour l’envoyée spéciale du président de la commission de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité, Bineta Diop, les femmes sont les premières victimes des conflits et crises qui sévissent en Afrique.
«Elles subissent, dans ces situations des violences, notamment sexuelles, et sont parfois utilisées comme des armes de guerre. Elles deviennent des refugiées avec leurs enfants, des survivantes», a-t-elle déploré. C’est pourquoi, a-t-elle fait savoir, la rencontre s’est penchée sur les solutions aux conflits et crises, les modalités de leur mise en œuvre et les instruments à utiliser pour évaluer les impacts. «Les femmes souhaitent, par exemple, l’érection de centres où elles seront en sécurité, pourront se parler et avoir des appuis et conseils juridiques pour faire respecter leurs droits. Ce sont ces types de solutions qui doivent être mises en œuvre à tous les niveaux, jusque dans les villages», a-t-elle préconisé.
Qu’à cela ne tienne, elle a informé que toutes les solutions retenues feront l’objet d’un plaidoyer auprès des gouvernements des différents Etats, des partenaires et des Commissions économiques régionales qui mettent en œuvre les politiques de l’UA pour une application effective. D’ores et déjà, la Commissaire chargée des affaires politiques de l’UA, Minata Samaté, a demandé au ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo, d’être leur interprète auprès du gouvernement burkinabè.
Faire taire les armes
En effet, même si elle a estimé que de nombreux d’efforts ont été fournis par les Etats et l’UA pour l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée en 2000, qui consacre le rôle important des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, elle a reconnu que beaucoup reste à faire. Pour elle donc, il faut réfléchir et trouver les actions à mener aussi bien au niveau individuel, communautaire qu’étatique pour mettre fin aux déplacements forcés de certaines populations sur le continent.
Aussi, elle a salué la création du «Programme Faire taire les armes à l’horizon 2020». «En faisant taire les armes, on pourra mettre fin aussi aux déplacements forcés en Afrique», a-t-elle soutenu. Pour sa part, la ministre Ilboudo a demandé aux femmes de s’engager pour la pacification des pays. A cet effet, elle a relevé que l’autre moitié du ciel ne doit plus être une observatrice, mais plutôt une actrice de développement.
«Car, nous savons que l’extrême pauvreté est l’une des causes des conflits et de l’insécurité», a-t-elle relevé. Elle a, en outre, invité les femmes à s’enrôler dans les forces de défense et de sécurité (FDS), parce que leur «présence est plus rassurante et incite au respect des normes». Laurence Ilboudo a rassuré l’UA, que le Burkina Faso met en œuvre des stratégies et des politiques visant à permettre à la femme de participer au processus de paix.