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Construction d’un hôpital dans la forêt de Kua: l’opposition dénonce une «manipulation»

Publié le jeudi 30 mai 2019  |  WakatSera
Les
© Autre presse par DR
Les porte-paroles de l`opposition
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L’opposition politique a dénoncé, face à la presse ce mardi 28 mai 2019, à son siège à Zogona (Centre-est de Ouagadougou), une «manipulation» du pouvoir actuel sur la polémique née autour de la construction d’un centre hospitalier de référence sous régional dans la forêt de Kua, à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso. L’opposition dit ne pas comprendre «l’entêtement» du gouvernement à vouloir construire l’hôpital à Kua malgré la contestation des populations qui veulent plutôt qu’on renforce la protection autour de la forêt classée qui est de plus en plus menacée.

Depuis un certain temps, une polémique s’enfle au sujet du déclassement partiel de la forêt de Kua pour y construire un Centre hospitalier universitaire (CHU). L’opposition dit que la construction de l’hôpital est une excellente chose mais « l’entêtement du gouvernement à construire l’infrastructure dans la forêt est incompréhensible dans un pays désertique où le moindre mètre carré de plantes est précieux », ont indiqué les deux conférenciers du jour, le Pr Mamoudou Hama Dicko de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) et Hadjaratou Sawadogo, vice-présidente du RFI/TDS qui ont, en plus abordé d’autres sujets dont celui de Yirgou, les attaques terroristes, le scandale du charbon fin, la santé du général Djibrill Bassolé et le dialogue politique.

Pour les opposants, « c’est absurde de déclasser une forêt, quand bien même c’est dans l’objectif d’y construire un hôpital. Encore que cette forêt abrite des sources d’eau qui seront empoisonnées si l’hôpital y est implanté ». Sur cette affaire, le dimanche 26 mai, des militants et sympathisants du Mouvement pour la protection de la forêt de Kua (MPFK) ont été agressés à Bobo-Dioulasso par des « jeunes instrumentalisés par le pouvoir en place, alors qu’ils venaient de tenir une conférence de presse pour dire non au déclassement de Kua », selon Mamoudou Dicko qui a, au nom de l’opposition, « condamné fermement ces agissements contraires à l’esprit démocratique et à la liberté d’expression ».

L’opposition met en garde le pouvoir contre tout ce qui pourrait advenir du député Moussa Zerbo de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, deuxième force politique du pays), l’initiateur du MPFK.

« La situation sécuritaire de notre pays ne cesse de se dégrader, et ce, malgré les efforts déployés par nos vaillantes forces de défense et de sécurité. Une Eglise catholique de Toulfè, dans la province du Loroum (Nord), a été attaquée par des terroristes qui ont causé la mort de quatre personnes et fait des blessés », a constaté l’opposition. Elle a invité les différentes communautés religieuses à renforcer les rapports de fraternité qui ont toujours existé entre elles, et à sensibiliser les jeunes afin qu’ils ne succombent pas à la tentation des ennemis ». L’opposition a enfin, sur cette question, invité le gouvernement à « veiller à la protection des lieux de culte, et à organiser de vigoureuses ripostes ».

Sur le drame de Yirgou, l’opposition a rappelé qu’il y a cela 148 jours, les individus ayant commis les atrocités circulent toujours librement parce que les autorités en place leur « garantissent l’impunité ». Pour ses porte-parole du jour, cette attitude du pouvoir en place est « difficile à comprendre » et c’est pourquoi, chaque fois que l’opposition sera face à la presse, elle ne se fatiguera pas de fustiger cette « inertie de nos dirigeants ».

Par Bernard BOUGOUM
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