De nombreux accidents impliquant de gros camions et ayant causé la mort d’élèves dernièrement dans la ville de Ouagadougou ont contraint le conseil municipal a adopté un nouvel arrêté sur la réglementation de la circulation et du stationnement des véhicules poids lourds. Non contents des nouveaux horaires qui leur ont été imposés pour circuler dans la capitale, les chauffeurs pour protester ont, depuis lundi, stationné leur mastodonte à plusieurs endroits de la ville, créant des embouteillages. Une rencontre de conciliation entre le maire et les protagonistes n’a malheureusement pas abouti à un accord. En témoigne ce communiqué du conseil municipal
Dans la mise en œuvre de la politique de mobilité urbaine qui est une priorité du conseil municipal, un arrêté a été signé le 7 mai 2019 par le maire, un texte qui découle du décret pris en conseil des ministres le 22 novembre 2018.
Le 16 mai, un atelier d’appropriation de l’arrêté a été organisé à l’hôtel de ville auquel les différents acteurs de la mobilité urbaine et la sécurité routière ont pris part.
Lors de l’atelier, il est clairement ressorti le constat selon lequel, l’arrêté mérite d’être révisé pour prendre en compte les objections et amendements formulés par écrit par les différents acteurs.
Un poste de commandement opérationnel composé de la gendarmerie nationale, de la police nationale, des douanes et de la police municipale a été mis en place pour accompagner la mise en œuvre de l’arrêté, précédée d’une phase de sensibilisation, d’information et de communication.
C’est dans l’attente de recevoir les amendements que le conseil municipal a été mis devant les faits accomplis, de voir les chauffeurs routiers, membres de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) stationner depuis hier les véhicules poids lourds aux différentes entrées de la ville de Ouagadougou.
Dans un premier temps, les auteurs de ces blocages nous ont rassurés qu’ils respectaient les dispositions de l’arrêté et attendaient les heures légales pour traverser la ville. Mais nous avons été surpris de constater après 22 heures, qu’il s’agissait en réalité d’un mouvement d’humeur.
Nous sommes entrés immédiatement en contact avec organisations des transporteurs que sont l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) pour les convier à une réunion de concertation qui s’est tenue ce matin. Cette réunion a connu la participation de l’exécutif municipal, du Directeur général de la mobilité urbaine, de la Direction générale des douanes, de la gendarmerie nationale, des polices nationale et municipale, de l’OTRAF et de l’UCRB
A l’issue de cette réunion, et en attendant de relire l’arrêté, le conseil municipal a proposé d’escorter gratuitement les camions afin qu’ils puissent traverser la ville sur les artères autorisées. Cette proposition a malheureusement été rejetée par les membres de l’UCRB, qui ont reconnu être les instigateurs des blocages et en assument la responsabilité.
Ils ont engagé ces actions parce que l’arrêté ne leur convient pas et ils souhaitent sa révision séance tenante pour leur permettre d’accéder à la Circulaire à toute heure. Ils conditionnent l’arrêt de leur mouvement d’humeur par la profonde révision de l’arrêté.
Au cours de la rencontre, il est ressorti clairement que l’OTRAF n’est pour rien dans ce mouvement d’humeur et ses représentants affirment être dans la même dynamique que le conseil municipal.
En rappel, l’arrêté ne vise nullement à interdire la circulation des véhicules poids lourds, mais à interdire la traversée de la ville de Ouagadougou pendant la journée. Les forces de sécurité ont même proposé leurs services au niveau des corridors pour faciliter la planification et la fluidité de cette traversée en tenant compte des contraintes de la ville.
L’UCRB a opposé un refus à toutes ces propositions et c’est sur ce constat d’échec que nous nous sommes séparés.
Le conseil municipal espère toutefois que chauffeurs-routiers vont revenir à de meilleurs sentiments afin qu’ensemble, nous sauvegardions le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Le conseil municipal de la commune de Ouagadougou"