L’artiste et un des leaders du Balai citoyen a lancé un appel le dimanche 19 mai 2019 à l’endroit du Président du Faso, Roch Kaboré. « Il y a un crime grave qui se prépare ». C’est par ces mots que Sams’K Le Jah a débuté son interpellation pour demander au Président du Faso d’intervenir afin de « trouver un autre site pour construire l’hôpital » et éviter le déclassement de la forêt de Kua.
Le débat sur le déclassement d’une partie de la forêt de Kua (à Bobo-Dioulasso) afin d’y ériger un hôpital se poursuit. Sams’K Le Jah a donné son avis dans une vidéo publiée le dimanche 19 mai 2019 sur son compte Facebook. « Trouvez un autre espace à Bobo-Dioulasso pour construite cet hôpital que nous voulons tous », car pour lui, le déclassement est un « crime ».
C’est vrai, la santé est un droit. La santé est une exigence des gouvernants vis-à-vis des populations. Mais la protection de l’environnement est également un devoir pour les dirigeants, explique-t-il. Partant, l’artiste conseille de prendre l’exemple du Président Thomas Sankara qui « a été l’un des présidents avant-gardistes dans ce domaine, dans la protection de l’environnement ».
Aussi, Sams’K Le Jah, pour dire son refus pour le déclassement de la forêt de Kua, revient sur le combat du vieux Yacouba Sawadogo, Prix Nobel alternatif 2018. Ce Burkinabè a, depuis les années 1980, dans la région du Yatenga contribué à stopper l’avancée du désert en érigeant une forêt d’environ 40 hectares.
« Nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui, que partout dans le monde on a célébré un Burkinabè, le Papa Sawadogo, Prix Nobel, que tout le monde respecte parce que ce vieux pendant toute sa vie a reconstitué une forêt, nous ne pouvons pas comprendre, du pays que vient une telle personnalité, que des dirigeants politiques veuillent détruire une forêt pour un hôpital », s’est insurgé Sams’K Le Jah.
Revenant sur les propos du Premier ministre, Christophe Dabiré, qui indiquait que les Chinois promettaient de replanter des arbres, le leader du Balai citoyen s’est également prononcé. Les Chinois, « ils sont très forts, dit-il. Mais ce n’est pas parce que la Chine promet replanter des arbres qu’on va leur permettre de détruire une forêt qui existe depuis des centaines d’années. Un peu de respect à notre intelligence ».
Avant de terminer son propos, il a lancé cet appel à l’endroit de Roch Kaboré : « Je voudrais attirer l’attention du Président du Faso. Vous êtes déjà sur plusieurs fronts et je souhaite vivement que vous évitiez d’ouvrir ce front parce que c’est un front qui risque … J’espère que vous comprenez ce que je veux dire (…). Donc s’il vous plait, à défaut de reconstruire des forêts, il faut éviter de détruire ces forêts qui existent ».