La Commission de l'informatique et des libertés (CIL) du Burkina Faso a mis en garde les utilisateurs des réseaux qui diffusent les images des attaques terroristes, soulignant que ces derniers s'exposent à des sanctions.
La CIL, garante de la protection des données personnelles, "constate avec regret et désolation qu'en dépit des communiqués et autres campagnes de sensibilisation, des internautes continuent de publier, commenter et partager des photos, des images de victimes d'attaques terroristes sur les réseaux sociaux", peut-on lire dans un communiqué publié le week-end.
Le texte souligne que la diffusion de telles images ne saurait se faire en violation des droits fondamentaux des personnes au nom de l'exercice illimité de la liberté d'expression.
A cette occasion, la CIL rappelle à tous que conformément à la loi portant protection des données à caractère personnel, aussi bien les auteurs que ceux qui partagent les images sont passibles de sanctions devant la loi.
En effet, l'article 53 de la loi suscitée confère à la victime, à son représentant légal ou à ses ayants droits, un droit de poursuite devant les tribunaux à l'encontre de toute personne qui a recueilli, à l'occasion de leur enregistrement, de leur transmission ou de toute autre forme de traitement, des informations nominatives dont la divulgation aurait pour effet de porter atteinte à l'honneur et à la considération de l'intéressé ou à l'intimité de sa vie privée; de porter, sans autorisation de l'intéressé, ces informations à la connaissance d'un tiers qui n'a pas qualité pour les recevoir.
Les contrevenants encourent des peines allant de trois mois à cinq ans d'emprisonnement et 1 000 000 à 3 000 000 francs CFA d'amende.
Les peines vont de 3 mois à 5 ans d'emprisonnement et de 500 000 à 2 000 000 francs CFA d'amende lorsque la divulgation a été commise par imprudence ou négligence.
"La CIL ne cessera de répéter que les technologies de l'information et de la communication doivent être au service de chaque citoyen, elles ne doivent porter atteinte ni à la dignité humaine, ni aux droits de l'homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques", explique le communiqué.
Dans la même logique, la CIL indique que les réseaux sociaux doivent être au service de l'humanisme et non au service de cette entreprise de dissolution des valeurs ancestrales tel que le respect dû à autrui dans toute son humanité.
Le Premier ministre burkinabè Christophe Marie-Joseph Dabiré a annoncé jeudi un projet de loi pour réglementer l'usage des réseaux sociaux, afin de lutter contre les "fake news".
Le chef du gouvernement a appelé les Burkinabè à modérer les langages sur les réseaux sociaux pour apaiser la situation, dans un contexte marqué par le terrorisme.