C'est une question vitale pour une nation que de savoir jusqu'à quel point et pour quelles causes elle est prête à risquer la vie de ses soldats. La France, et c'est son honneur, considère que tout citoyen français, où qu'il soit, et pour quelque raison que ce soit, doit être protégé, secouru. Une vie vaut une vie. Et les deux soldats qui sont tombés au Burkina Faso pour libérer deux otages sont morts pour cette idée de la France, et non, comme ont pu le lancer certains sous le coup de l'émotion, « pour sauver deux imprudents ». « Une vie donnée n'est pas une vie perdue », a rappelé le président de la République lors de l'hommage aux Invalides. Ce don a un sens, quelles que soient les circonstances qui aboutissent à ce sacrifice. En revanche, quand le président, entraîné par son lyrisme, parle de « destinée », il construit une étrange image de l'armée. Aucun soldat ne choisit la mort précoce pour destinée. Elle est un risque qu'il a le courage d'accepter. D'où l'immense responsabilité des politiques dans la prise de décision.... suite de l'article sur Autre presse