En deux jours, deux attentats sanglants contre l’Eglise catholique ont été perpétrés au Burkina Faso. La stratégie djihadiste se déploie dans le pays afin de faire monter les tensions ethniques et religieuses, et de déstabiliser ainsi le pays.
Cinq fidèles et un prêtre ont été tués durant la messe, le dimanche 12 mai 2019, dans une église à Dablo, commune de la province du Sanmatenga, au nord du Burkina Faso.
Le maire de Dablo a raconté l’attentat : « vers 9 heures, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l’église ; ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s’enfuir (…). Ils ont tué cinq personnes. Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts ».
« C’est la désolation, j’ai le cœur broyé », a déclaré le jour même Mgr Théophile Naré, évêque de Kaya, diocèse dont dépend le village éprouvé.
Le lendemain - jour anniversaire des apparitions de la Vierge à Fatima - quatre fidèles ont été massacrés, lors d’une procession religieuse en l’honneur de Notre Dame à Zimtenga, toujours dans le nord du pays.
Selon l'Agence nationale de presse burkinabée, les assaillants ont arrêté la procession. « Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge », confie un témoin.
Epargnée pendant plusieurs années par les groupes djihadistes présents au Sahel, le pays est confronté depuis 2015 à des attaques meurtrières répétées. Sur le terrain, les forces de sécurité peinent à enrayer la montée du terrorisme islamique.