Le point de presse hebdomadaire de l'opposition politique ce mardi 14 mai 2019 a porté sur la relance du dialogue politique, les attaques contre les différentes communautés religieuses, l’expulsion du Directeur général de la poste et le déclassement d'une partie de la forêt de Kua. Jean Hubert Bazié, président de l'Espoir et Amadou Dicko ,4e vice-président de l'Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ont animé cette conférence.
Le dimanche 12 mai, un prêtre et cinq fidèles catholiques de Dablo, dans le Sanmatenga, ont été assassinés en pleine messe par des individus armés non identifiés. Le 28 avril 2019, c'était le pasteur de Sirgadji , dans le Soum , et cinq de ses fidèles qui ont été tués dans leur église. Selon Jean Hubert Bazié, ces « tueries » qui s'ajoutent aux « assassinats » de nombreux leaders musulmans et coutumiers visent à créer un affrontement entre les différentes couches socioreligieuses au Burkina Faso. « La situation de crise sécuritaire que nous vivons nous appelle à la vigilance, au maintien et au renforcement de la tolérance ainsi que du vivre ensemble. C'est pourquoi nous devons travailler à sauvegarder la République et ses valeurs » a t'il affirmé.
Le second point qui a mobilisé les conférenciers a été la crise qui sévit actuellement à la Poste du Burkina où le personnel a expulsé, Nabi Issa Coulibaly, le directeur général, des locaux le 8 mai dernier. Ces derniers l'accusent de mal - gouvernance, notamment de la mauvaise gestion du dossier relatif au projet de nouveau statut du personnel. L'opposition politique a affirmé ne pas cautionner un acte, quel qu'il soit, qui procède de l'incivisme ou de la violence. Partant du fait que le Burkina soit régi par des lois qui indiquent les voies et procédures pour résoudre les conflits nés des relations de travail, les conférenciers ont condamné toute attitude qui aurait pour conséquence d'empêcher un citoyen d'accéder à son lieu de travail, tout en affirmant que le gouvernement est coupable de ce « cercle de violence ».
« Ce n'est pas la première fois que l’autorité a été bafoué sous le régime du président Kabore. C'est le gouvernement qui doit faire preuve de fermeté et, surtout, d'exemplarité. Il est lui même à l'origine des ces situations, parce qu'il a politisé à outrance les postes de directions. Le pouvoir du MPP cultive l' amicalisme, le népotisme, et excelle dans le parachutage de copains et de parents qui n'ont pas toujours le profil professionnel requis à la tête des institutions et des sociétés d' État jugées juteuses » a déclaré M.Bazié.
Concernant le déclassement de 16 hectares de la forêt classée de Kua de Bobo Dioulasso en vue de construire un hôpital de référence, l'opposition politique dit soutenir cette construction qui viendra soulager les populations. Cependant, elle estime que le déplacement d'une partie de Kua est un « très mauvais choix » parce que, le Burkina Faso à l'image des autres pays, est menacé par les effets du changement climatique et la dégradation continue de l'environnement. Selon les conférenciers, cette forêt, classée depuis 1936 est un « trésor »' en plus d'être une pharmacie naturelle. L'opposition politique a donc invité le président du Faso à « sonner la fin de la récréation » en empêchant que l'hôpital soit construit dans cette forêt aux ressources « vitales ».