Suite aux récentes exécutions visant des communautés religieuses au Burkina Faso, des voix se lèvent de toutes parts (autorités politiques, Organisations de la société civile, leaders d’opinion…) pour inviter les populations à la vigilance et à la retenue.
Au nombre des nombreuses réactions parvenues à l’AIB, figure celle du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré qui, dans un message publié sur sa page Twitter, a condamné «énergiquement» l’attaque terroriste perpétrée, hier dimanche contre une église catholique à Dablo, dans la région du Centre-nord.
Pour le chef de l’Etat burkinabè, cette attaque est inacceptable. C’est pourquoi il a appelé «l’ensemble des Burkinabè à la vigilance et au discernement face ces attaques d’un genre nouveau dans notre pays, reconnu comme modèle de coexistence religieuse»
Dans sa déclaration rendue publique ce lundi, la Commission nationale des droits humains (CNDH) invite également les populations à «faire preuve de retenue et à ne pas céder à la tentation de se faire justice ni à l’esprit de vengeance».
Pour sa part, Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) a relevé que «la nouvelle tactique de notre ennemi commun consiste à nous diviser, à nous opposer pour mieux nous combattre ».
De son avis, il appartient aux Burkinabè «d’éviter ce piège, en travaillant à renforcer la tolérance légendaire et la solidarité agissante qui ont toujours caractérisé les relations entre toutes les confessions religieuses dans le pays.
«En ces moments difficiles, puissent nos prières et actes de piété ressouder notre pays dans tous ses compartiments, et permettre que nous affrontions victorieusement l’ennemi, dans l’unité», a conclu M. Diabré, par ailleurs, Chef de file de l’opposition politique (CFOP).
Quant au président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir), Eddie Komboïgo, il a fait observer dans sa déclaration que son parti «réaffirme avec fermeté le principe de laïcité du Burkina Faso».
M. Komboïgo a appelé toutes les populations à « faire front commun contre le terrorisme sur toutes ses formes» et a interpelé vivement le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer à toutes les populations la liberté de culte.
Au total dix personnes ont perdu la vie en l’espace de deux jours (entre le dimanche 12 et le lundi 13 mai 2019), dans la région du Centre-nord du Burkina Faso.
En effet, des individus armés ont exécuté ce lundi 13 mai 2019, en début d’après-midi, à Zimtenga, village situé à 25km de Kongoussi, quatre personnes qui venaient effectuer une procession avec la statue de la Vierge Marie.
Ce drame intervient au lendemain d’une attaque à Dablo (Centre-nord) contre une église catholique qui a enregistré six tués dont un prêtre.