Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays membres du G5 Sahel et ceux de l’Union européenne se rencontrent à Bruxelles, en Belgique, aujourd’hui 14 mai 2019 pour faire le bilan des engagements avec l’Union européenne et envisager des perspectives.
Le président en exercice du G5 Sahel, le chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a demandé une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de cette institution et ceux des pays membres de l’Union européenne (UE). Cette rencontre se tient dans la capitale belge, Bruxelles, aujourd’hui 14 mai 2019. Elle a été précédée hier 13 mai d’une concertation des délégations du G5 Sahel qui ont harmonisé leurs points de vue sur les aspects qui seront discutés au cours de cette réunion.
La délégation burkinabè est conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, qui coprésidera les travaux avec la haute représentante et vice-présidente de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini. Selon Alpha Barry, avant même sa prise de fonction, le président du Faso avait demandé à l’UE d’organiser cette rencontre afin d’informer l’ensemble de ses Etats membres de la situation réelle au Sahel et sur l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel ainsi que les actions de développement entreprises dans le cadre du Programme d’investissement prioritaire (PIP).
« La réunion va faire le point afin de nous permettre de remobiliser l’UE autour de la cause du G5 Sahel. Beaucoup de pays se sont engagés lors de la conférence de Bruxelles en février 2018. Il y a eu des annonces qui n’ont pas été concrétisées. Nous pensons qu’avec cette réunion, les Etats vont faire des efforts », a-t-il expliqué. Il a ajouté que le G5 Sahel compte sur l’UE pour un lobbying auprès des Nations unies afin d’obtenir d’elle un soutien conséquent. La réunion permettra alors de faire le bilan des avancées réalisées sur le terrain, d’identifier les besoins et encourager de nouveaux progrès sur la base des priorités de la présidence du Burkina Faso.
En outre, selon des sources documentaires, il est attendu une «mise en valeur» de l’engagement intégré de l’UE en matière politique, de sécurité, de défense et de développement. Il s’agit notamment du soutien bilatéral, de la sécurisation des zones périphériques et frontalières ainsi que du Programme d’investissement prioritaire. Ces mêmes sources indiquent que face à l’insécurité, combinée au terrorisme et aux violences intercommunautaires, l’UE et le G5 Sahel devraient s’accorder sur les priorités dans ce domaine.
Et celles-ci concernent, entre autres, l’opérationnalisation de la force conjointe dans le respect des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité en matière d’exaction des Forces de défense et de sécurité (FDS), la gouvernance des zones périphériques et frontalières, le maintien de l’engagement de l’ONU et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Ce conclave de Bruxelles se tient en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, organisé dans la même ville. Il sera suivi de l’examen du rapport du Secrétaire général de l’ONU sur l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel prévu le jeudi 16 mai à New York.