Présente à Gourcy le 4 mai 2019, pour la finale de la 5e édition de « Gourcy foot féminin », Raïnatou Ouédraogo, maire de l’arrondissement 3 de Ouagadougou, a bien voulu s’entretenir avec nous à l’issue de ladite finale. Dans l’interview qui suit, elle nous livre ses impressions sur le tournoi, donne sa lecture sur la crise qui secoue le conseil municipal de Gourcy, nous situe sur ce qui prévaut dans son arrondissement et nous parle de son avenir politique.
« Le Pays » : A l’issue de la finale de la 5e édition de « Gourcy foot féminin » que vous avez parrainée, quelles sont vos impressions à chaud ?
Raïnatou Ouédraogo : C’est avec satisfaction que j’ai suivi la finale de la 5e édition de « Gourcy foot féminin » que j’ai eu le privilège et l’honneur de parrainer. Je remercie le promoteur, Tido Sogoba, conseiller municipal de Gourcy qui ne ménage aucun effort pour la promotion du football féminin, faisant de cette belle initiative, une renommée au plan régional. Il a fait fi de mon appartenance politique pour porter son choix sur ma modeste personne pour accompagner l’activité. Je voudrais également rendre un vibrant hommage à une grande dame, le maire de Gourcy, Kadidja Traoré qui m’a ouvert grandement les portes de cette commune et qui, au-delà de la politique, me considère comme sa sœur et auprès de qui je continue d’apprendre. Cela signifie que nous, filles et fils de la région du Nord, devons nous mettre ensemble malgré nos divergences politiques et idéologiques pour faire de notre région, une destination à ne pas manquer.
Le maire de Gourcy a repris service après trois mois de suspension et a demandé publiquement pardon. Votre commentaire ?
Madame le maire, en demandant publiquement pardon à toute la population de sa commune, a foi que le pardon est une source d’union. Elle veut que les grands chantiers se réalisent au profit et au bonheur de ces mêmes populations. L’orgueil ne peut aider à construire. Malgré tous les soubresauts qu’elle a connus, elle a fait violence sur elle-même parce qu’elle est venue pour apporter sa contribution au développement de sa commune et rien d’autre. C’est un message rassembleur, interpellateur qui dit qu’ensemble nous pouvons bâtir notre cher Faso. Je lui souhaite une bonne fin de mandat et que Dieu la laisse en bonne santé pour qu’elle continue l’œuvre et parachève ce qu’elle a entamé pour faire de Gourcy une commune émergente.
Quelle est la situation actuelle dans l’arrondissement 3 de Ouagadougou qui connaît les mêmes difficultés que la commune de Gourcy?
A l’arrondissement 3 de Ouagadougou, les choses sont restées en l’état. C’est vrai qu’il n’y a plus de bruit mais cela ne veut pas dire que la situation a évolué. Nous faisons de notre mieux pour faire fonctionner la mairie sans les conseillers qui ont claqué la porte et sans des moyens conséquents. Je dis merci à la population de notre arrondissement qui a cru et continue de croire en nous, car sans elle, nous ne serions pas là aujourd’hui. Des gens, pour des intérêts individuels, égoïstes et personnels, ont choisi de mettre une barrière au développement de notre arrondissement mais avec la main divine, nous fonctionnons tant bien que mal. Que Dieu accorde une santé de fer aux frondeurs pour qu’ils voient se développer l’arrondissement sans eux.
Au vu de ce qui se passe dans la commune de Gourcy et à l’arrondissement 3 de Ouagadougou, est-ce facile pour une femme de s’engager et de s’affirmer en politique ?
La politique n’est pas un domaine facile pour la femme et j’invite la gent féminine burkinabè à se mettre ensemble pour arracher ce qui peut nous revenir de droit, car tout ce qui s’acquiert facilement, n’a pas long feu. Le pouvoir s’arrache (démocratiquement) et nous devons en avoir conscience. Ce que nous sommes aujourd’hui, est le fruit d’une lutte politique et nous devons redoubler d’efforts pour nous affirmer.
Avec tous les problèmes que vous avez connus, ne regrettez–vous pas de vous être engagée sur le terrain politique?
Je suis pressée de voir la fin du film. Dans cette lutte, nous avons appris et acquis beaucoup d’expériences qui, non seulement, nous serviront dans la vie mais aussi, dans notre carrière politique. Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Je ne vais jamais jeter l’éponge pour faire plaisir à mes détracteurs. La politique est le canal par lequel l’on peut passer pour se faire entendre et apporter sa touche pour bâtir un Burkina où il fera bon vivre. N’eut été cela, beaucoup de gens ne m’auraient pas connue. Dieu a voulu passer par tout ce que vous avez entendu, vu et lu pour faire de moi, Raïnatou Ouédraogo.
Raïnatou Ouédraogo sera-t-elle candidate aux prochaines municipales ou compte- t –elle franchir un palier?
C’est trop tôt pour répondre à cette question, car cela ne dépend pas uniquement de moi. J’appartiens à un parti politique, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et il revient aux militants et aux instances de ce parti d’en décider le moment venu.
Votre mot de fin ?
Merci au Journal ‘’Le Pays’’ pour cette marque de considération. Bon vent au fondateur et à tout son personnel pour le travail abattu au quotidien pour informer les Burkinabè.
Propos recueillis par P.B.Winnnimi ILBOUDO (Correspondant)