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Journée de l’Europe, le 9 mai. Union européenne-Burkina: "L’Union européenne est un multiplicateur d’efficacité"

Publié le vendredi 10 mai 2019  |  FasoZine
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© aOuaga.com par A.O
Projet Faso médias : l`heure du bilan
L`Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA) a organisé, les 20 et 21 septembre 2016 à Ouagadougou, un atelier pour faire le bilan du projet Faso médias débuté en février 2015. Photo : Jean Lamy, chef de la délégation de l`Union européenne au Burkina
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La Journée de l'Europe est célébrée le 9 mai dans les États membres de l'Union européenne pour commémorer la Déclaration Schuman du 9 mai 1950. Cette année, la Délégation de l'Union européenne auprès du Burkina Faso commémore l’événement dans un contexte particulier puisque c’est l’année des élections européennes. L'Ambassadeur Jean Lamy, chef de la Délégation de l'Union européenne auprès du Burkina Faso, revient dans cet entretien sur les enjeux de cette coopération.

Fasozine: Dans quel contexte sera célébrée la journée de l’Europe au Burkina cette année?

Jean Lamy : Le contexte est un peu particulier du côté européen cette année parce que c’est l’année des élections européennes. Cela veut dire un nouveau Parlement européen, une nouvelle Commission européenne à l’automne. En ce moment, dans chaque pays européen il y a des campagnes électorales où les différents partis politiques se posent la question de ce que signifie le fait d’appartenir à l’Union européenne, ce que fait l’Europe pour ses citoyens, son action extérieure et de coopération... Donc, oui, 2019 est une année importante pour l’Europe.

Quelles sont les activités prévues par la Délégation de l’Union européenne au niveau national?
Comme chaque année au Burkina Faso nous célébrons la fête de l’Europe le 9 mai, autour de différentes activités. Comme nous l’avions fait l’an dernier à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), il y aura des échanges, des explications sur les relations entre l’Europe et l’Afrique, entre l’Europe et le Burkina Faso, sur ce que recouvre la coopération, l’esprit dans lequel elle est menée, ce que nous sommes, ce que nous faisons au Burkina... Il y aura également des activités dans le domaine culturel, notamment la semaine du cinéma européen qui se tient du 10 au 18 mai, au cours de laquelle tous les pays de l’UE présents au Burkina, et aussi la Suisse, proposent un film.

Le 9 mai est à la fois une journée d'information et de discussion sur l'Union européenne. Comment faites-vous concrètement pour véhiculer les valeurs de l’Union aux populations burkinabè et surtout à sa jeunesse ?
Nous expliquer ce que nous faisons à chaque occasion qui se présente, à travers des conférences publiques, des visites de hauts responsables de l'UE, lors d'ateliers de lancement de projets… Nous avons lancé par exemple l'an dernier un projet "population" et il y a eu à cette occasion un atelier très intéressant sur ce qui justifie cette coopération, avec des chercheurs et des universitaires burkinabè et internationaux, qui se sont penchés sur les différentes problématiques liées à la démographie, à la taille des familles, au rôle des services publics comme l'état civil pour les femmes et les enfants, etc. Cet atelier a fourni de très intéressantes informations, pour le Gouvernement et pour nous, et cela nous aide à ajuster notre coopération.

L’Europe s’est toujours engagée aux côtés du Burkina dans ses efforts de développement. Actuellement quels sont les chiffres-clés de l’aide européenne et les secteurs qui en ont le plus bénéficiés ?
L’aide de l’UE au Burkina Faso sur les sept années qui vont de 2014 à 2020, représente un milliard d’euros (655 milliards de FCFA). C’est un chiffre très important qui ne rend pas compte de la diversité de tout ce qui est fait. Sur ce milliard d’euros, il y a des grands blocs qui sont, d’une part, l’aide classique programmée qui est de 628 millions d’euros dont l’essentiel est délivré sous forme d’aides budgétaires sectorielles. Cela veut dire que cette aide n’est pas destinée à des projets mais à des politiques. L’UE aide ainsi le Gouvernement burkinabè à mettre en œuvre sa politique nationale de l’eau, de la justice, de la santé, de l’éducation, etc. Ces appuis se font sur cinq années généralement. Il y a donc un dialogue sur ces politiques qui détermine la mise en œuvre de l'aide. A cela s'ajoute plus de 200 millions d’euros d'appuis supplémentaires du Fonds fiduciaire d’urgence pour l'Afrique, le FFU. Cet appui concerne plutôt les populations vulnérables qui vivent dans les zones éloignées de la capitale. C’est pour cela qu’il y a un outil spécifique, différent et complémentaire de l'aide classique, pour une aide ciblée et plus rapide pour ces populations. Le reste correspond à des appuis de l’UE au niveau régional sur de grands projets régionaux ouest-africains qui concernent le Burkina, comme les routes ou les infrastructures d’interconnexion électrique. Une dernière partie de l'aide européenne est une aide humanitaire d’urgence, qui vient en aide aux personnes en situation d'urgence.

L’aide de l’UE est sous forme de don ou de prêt ?
Notre aide est sous forme de don mais un processus est en cours qui va faire évoluer notre aide. Dans le futur cadre financier européen, qui couvrira la période 2021-2027, l'accent sera mis davantage sur le secteur privé, l’investissement et le commerce, qui sont les véritables moteurs du développement, partout dans le monde. Il y aura donc plus d’appui à travers le système bancaire et avec des instruments spécifiques permettant notamment de réduire les risques. Cela se fera notamment à travers un nouvel instrument qui s'appelle le Plan européen d’investissement extérieur.

A quel niveau pouvons-nous situer l’engagement de l’UE dans le domaine de la sécurité quand on sait que le Burkina est engagé dans une lutte sans merci contre le terrorisme et aussi dans le cadre du G5 Sahel ?
L’UE est solidaire du Burkina face aux attaques dont il est l’objet et souhaite l’accompagner dans ses efforts pour rétablir la sécurité et l’ordre public, à l’intérieur du pays et au niveau de ses frontières. A la demande des autorités burkinabè, nous avons été sollicités pour augmenter notre coopération dans le domaine de la sécurité. Ce que nous faisons notamment à travers le PARSIB, le Programme d’appui au renforcement de la sécurité intérieure au Burkina Faso, et d’autres projets qui permettent de renforcer les capacités et l’équipement des Forces de défense et de sécurité burkinabè. Au niveau régional, l'UE soutient aussi de façon significative le G5 Sahel, en particulier dans le domaine de la sécurité via la force conjointe du G5. L'appui européen concerne la force conjointe dans tout son champ d’action, c’est-à-dire dans ses trois "fuseaux", le fuseau Ouest entre la Mauritanie et le Mali, le fuseau Est entre le Niger et le Tchad et le fuseau central, qui est le cœur du G5 Sahel, qui se situe entre le Burkina, le Mali et le Niger. L’UE a été la première institution à répondre à la demande du G5 d'appui à la création de cette force conjointe, dont nous souhaiterions qu’elle soit une force sous mandat des Nations-Unies. Mais ce n’est pas encore le cas, c'est pourquoi l'UE a décidé d'apporter un soutien de 100 millions d’euros à la Force conjointe, sur la base de ce qu'ont demandé les 5 pays du G5, qui est en cours d'acheminement sous forme d'équipements. On peut faire davantage. Pour cela, il y aura une réunion importante le 14 mai prochain à Bruxelles entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense du G5 Sahel et leurs homologues de l’UE pour voir comment améliorer cette coopération afin d’obtenir des résultats sur le terrain.

Pour que vive cette amitié entre l’Europe et le Burkina, quels sont les leviers à appuyer ou à maintenir ?
L’amitié c’est regarder ensemble vers le même objectif. Et pour que l’amitié vive, il faut se parler franchement, et s’écouter, pour s’ajuster d’un côté comme de l’autre. Parce que, fondamentalement, nous sommes d’accord sur les objectifs et nous partageons les mêmes valeurs. Nous voulons aider le Burkina à réussir face aux défis qui sont devant lui. Et pour faire cela de la meilleure façon possible avec l’appui financier européen, on a besoin d’un dialogue politique approfondi, et d’un dialogue de politique, c’est-à-dire un échange sur la gouvernance et sur la manière de mettre en œuvre les politiques publiques.

Votre message à l’endroit des Européens, des Africains et des Burkinabè à la veille de cette célébration ?
Aux Européens, je dis que c’est une année cruciale pour l’Europe, notre espace d'avenir commun. L'Europe est un multiplicateur d'efficacité. L'union fait la force. Regardons les plus-values qu'apporte l'Europe dans les différents domaines. Aux Africains et à nos amis Burkinabè, je dis que, sur le fond, nous partageons les mêmes valeurs, que l’Europe est une puissance solidaire et est aussi un multiplicateur d'efficacité à l'extérieur et pour la coopération. La fête de l’Europe est l’occasion de célébrer ce qui nous unis dans le partenariat entre l’Europe et l’Afrique et entre l’Europe et le Burkina Faso.
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