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Abattoir à Kaya La boucherie, une spécialité du Sanmatenga

Publié le samedi 4 mai 2019  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
L ` Etat principal bailleur de l`abattoir frigorifique de Ouagadougou doté d`un budget de 188 millions FCFA
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Pôle émergent du Burkina, la cité du cuir et des peaux est réputée pour ses brochettes au “kourakoura“ dont les bouchers détiennent le secret. Pour s’imprégner des conditions de travail de l’association des bouchers du Sanmatenga, Sidwaya a fait incursion dans ce secteur informel.

La consommation de la viande fait partie des habitudes alimentaires des populations de la « cité du cuir et des peaux », en ce sens que la boucherie est l’une des activités principales des Kayalais. En moyenne, 110 bétails dont 40 bovins sont abattus chaque jour à l’abattoir de Kaya, selon le président del’Association des bouchers du Sanmatenga (ABS), Oumarou Ouédraogo. Les prix des animaux varient en fonction de l’espèce. «Actuellement, les animaux coûtent très cher. Le prix d’un bœuf se situe entre 100 à 350 mille francs CFA. Il est difficile de faire des bénéficies. A celas’ajoute la lenteur du marché. Car, ce sont les populations seulement qui sont nos clients. Nous n’avons pas de commande de l’Etat ou d’autres partenaires. Sinon, avant, on pouvait tuer par jour 130 bêtes », indique Oumarou Ouédraogo. La viande est transportée dans des conditions qui ne respectent pas les consignes d’hygiène et d’assainissement. «Nous utilisons des tricycles et des engins à deux roues pour transporter nos viandes de l’abattoir au marché à un prix forfaitaire de 200 francs CFA pour les petits ruminants», déplore M. Ouédraogo. En cas de mévente, la viande est conservée dans les réfrigérateurs afin d’éviter sa décomposition. «La conservation est l’une de nos difficultés surtout avec les coupures intempestives. Nous les conservons dans les frigos des patrons en contrepartie d’une somme forfaitaire», souligne Oumarou Ouédraogo. Selon lui, la viande est examinée chaque matin, par les vétérinaires, en collaboration avec des agents de santé avant d’autoriser sa vente sur le marché. Le prix de la viande sur le marché varie entre 500 et 2500 francs CFA. Une cliente vient de prendre quelques morceaux de viande à 200 francs. Mais, elle la trouve très cher. «Dans les années 1999, cette quantité était à 100 francs et même sans os», clame-t-elle. Néanmoins, elle comprend que le prix des animaux a évolué.

Un nouvel abattoir pour changer la donne
Par contre, une autre cliente apprécie la prestation des bouchers. «J’ai acheté ma viande à mille francs et je trouve que c’est bien parce qu’elle est de bonne qualité», se réjouit-elle. Un abattoir frigorifique de Kaya, situé à l’Est de la ville sur l’axe Kaya-Boulsa, est en cours de construction et le président de l’ABS estime qu’il permettra d’améliorer leurs conditions de travail, en termes d’hygiène et de conservation. Toutefois, il déplore le fait que l’ABS n’est pas impliquée dans le suivi-évaluation. «Nous avons assisté à la pose de la première pierre du joyau. Mais, nous n’avons jamais été conviés aux différentes sorties de terrain. Et, nous ne savons pas non plus les conditions d’exploitation», fait savoir le président de l’ABS. De ce fait, il les exhorte à une frange collaboration afin de s’imprégner des difficultés des bouchers du Sanmatenga. Parlant des difficultés, Oumarou Ouédraogo liste, entre autres, le manque de formation, de commande de l’Etat et de micro-crédits. Sur l’abattoir de Kaya, la mairie perçoit par jour 200 FCFA de taxes sur chaque tête pour les petits ruminants et 500 FCFA pour les bovins. «Ces taxes sont acceptables mais notre souci est la dotation en équipement», souhaite-t-il. Oumarou Ouédraogo a mis l’occasion à profit pour adresser des doléances aux autorités administratives et communales. Il s’agit, notamment, du suivi de l’activité de la boucherie, de l’accès aux commandes de l’Etat dans les garnisons, centres de santé et lors des festivités organisées par l’Etat et du renforcement des capacités opérationnelles. L’ABS a été créée en 1999 et compte actuellement 105 membres. Elle a pour objectif la défense des intérêts des bouchers du Sanmatenga. « Notre activité dépasse les frontières du Burkina Faso. Malheureusement, nous avons toujours des difficultés pour s’épanouir. C’est pourquoi, nous nous sommes organisés », explique-t-il.

Emil SEGDA
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