Le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat des pays membres du G5-Sahel s’est tenu, le mercredi 1er mai 2019 à Ouagadougou, en présence de la Chancelière allemande, Angela Merkel, en visite d’amitié et de travail au Burkina Faso. La rencontre a abouti à des décisions «fortes» devant accélérer le processus de l’opérationnalisation de la force conjointe.
Résolument engagé à insuffler un dynamisme à la force conjointe du G5-Sahel, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a convié ses pairs à un sommet extraordinaire, hier mercredi 1er mai à Ouagadougou. Ibrahim Boubacar Kéita du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Idriss Deby Itno du Tchad, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie étaient tous réunis autour du président en exercice du G5-Sahel, le chef de l’Etat burkinabè, avec à leurs côtés la chancelière allemande, Angela Merkel, en visite d’amitié et travail au pays des Hommes intègres.
Après environ trois heures de travaux à huis-clos, le président du Faso et la chancelière se sont exprimés. Dans sa déclaration, l’hôte du sommet a indiqué que la rencontre a été l’occasion de mener des discussions franches sur le terrorisme et le grand banditisme aussi bien dans le Sahel que dans le bassin du lac Tchad.
«Nous avons passé en revue les questions relatives à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5-Sahel, notamment dans la phase de montée en puissance. Il s’est agi particulièrement des engagements pris par les différents partenaires et les procédures de décaissement qui ont un impact négatif sur un certain nombre d’actions», a précisé Roch Marc Christian Kaboré. Les chefs d’Etat, par la voix du président en exercice, ont donc fait une doléance à la chancelière.
«Nous lui avons demandé d’user de son leadership au sein de l’Union européenne ainsi que dans les autres institutions à l’échelle mondiale pour faire un plaidoyer en faveur du G5-Sahel», a-t-il fait savoir. Hormis les questions militaires, les chefs d’Etat souhaitent bénéficier de l’accompagnement des partenaires pour des projets de développement au profit des populations des zones touchées par le terrorisme.
Selon les dirigeants, la crise libyenne, qui est en partie à l’origine de la situation qui prévaut actuellement dans la région du Sahel, a été une fois de plus abordée au cours de la rencontre avec la chancelière. De l’avis du chef de l’Etat burkinabè, la chute du président Kadhafi a entrainé la dislocation du pays et la prolifération des armes dans la sous-région. Pour la chancelière allemande, le temps presse et il va falloir accélérer le processus d’opérationnalisation de l’armée conjointe.
Concernant les doléances formulées par les cinq chefs d’Etat, elle a indiqué qu’elles seront examinées au cours d’une rencontre des ministres en charge de la Défense et des Affaires étrangères de l’UE, le 15 mai prochain, en présence des dirigeants du G5-sahel. Elle s’est ensuite engagée à s’investir personnellement au sein de l’espace européen pour aider la force conjointe à gagner en efficacité.
«Au sein de l’UE, nous devons revoir certaines choses et dès mon retour je vais m’atteler à cette tâche», a-t-elle promis. En effet, lors de sa prise de fonction de président en exercice du G5-Sahel en février 2019, le président du Faso avait dit : «dans le contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant qui est le nôtre, nous devons continuer le plaidoyer en vue de l’attribution à la force conjointe d’un mandat onusien plus robuste sous le chapitre 7 de la Charte de l’Organisation des Nations unies».
Il dit compter sur le soutien de la chancelière pour l’accomplissement de ce vœu qui lui tient à cœur. Les événements au Soudan et en Algérie ont également été abordés par le sommet. Les chefs d’Etat du G5 Sahel ont exprimé leur profonde préoccupation face à la recrudescence des attaques terroristes dans leur pays couplées aux crises sociopolitiques que connait actuellement le continent africain.