Ouagadougou, Le gouvernement a échangé vendredi, avec le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale(HCRUN) sur le processus de réconciliation nationale qui demeure un facteur de paix et de cohésion sociale au Burkina Faso.
«Nous avons longuement échangé sur la justice transitionnelle, ce qu’elle a pu offrir dans d’autres pays qui ont vécu des situations difficiles et qui sont en phase de la recherche d’une réconciliation ou de rétablissement de la cohésion sociale», a indiqué le président de HCRUN, Bazomboué Léandre Bassolé.
Pour lui, le processus de réconciliation nationale constitue un facteur de paix et de cohésion sociale pour le développement socio-économique du pays.
M. Bassolé qui s’exprimait vendredi, à l’issue d’une rencontre de son institution avec le gouvernement sur l’unité nationale, a signalé qu’il faut travailler à léguer un Burkina Faso de paix et de solidarité aux générations futures.
De son avis, la justice transitionnelle se repose sur quatre piliers que sont que la manifestation de la vérité, la justice, les réparations et la non répétition.
Le président de HCRUN a également précisé que la justice transitionnelle n’exclut pas la justice classique ayant offert des mécanismes qui sont conçus avec les réalités de chaque Etat.
«En fonction des fractures sociales ou des violations les droits de l’homme dans chaque pays, l’on doit pouvoir parvenir à une résolution pérenne de ses problèmes», a-t-il soutenu.
Bazomboué Léandre Bassolé a, par ailleurs, expliqué que «les traumatismes et injustices» constituent des évènements qui perturbent la cohésion nationale et accentuent le sentiment d’impunité au sein des populations.
A l’écouter, «les Burknabé doivent maintenant se parler, non dans le cadre d’une tribune de vengeance ou de revendication de toute nature mais dans le cadre d’une tribune de vérité, comme un facteur de réconciliation et de pardon, pour un mieux vivre ensemble».
A ce séminaire gouvernemental, les échanges se sont focalisés surtout sur deux thèmes à savoir «le processus de la justice transitionnelle dans un contexte de la Réconciliation nationale» et les «enjeux et défis sur les modalités d’accompagnement concrètes du HCRUN, par le gouvernement dans la mise en œuvre de son mandat» pour un Burkina de tolérance et de prospérité.
De l’avis du premier responsable du HCRUN, la réconciliation doit être perçue comme une impérieuse nécessité par toutes les couches sociales.
Le président Bassolé a affirmé que l’entente et l’unité véritable ne peuvent intervenir que lorsque le triptype «Vérité- justice- Réconciliation est accompli et repose sur un quatrième pilier qu’est la «garantie de non répétition».
La présidente de la Commission recherche et investigation au sein de l’Instance, vérité et dignité (IVD) de la Tunisie, Oula Ben Nejma, a expliqué que son pays est en train de donner aux victimes des décisions de réparations.
Mme Nejma a souligné que la Tunisie et le Burkina Faso ont le même contexte politique, économique et social
Elle a signifié que le Burkina Faso doit s’inspirer de leur expérience pour entamer le processus de réconciliation nationale.
«Il faut surtout reformer vos institutions car ce sont elles qui ont permis ces atrocités pour aboutir à l’unité nationale qui est l’objectif de toute justice transitionnelle», a-t-elle conclu.