Lors du Conseil des ministres du vendredi 12 avril 2018, le gouvernement a décidé de lancer une opération de vérification de l’authenticité des diplômes des fonctionnaires. Selon l’opposition politique qui a tenu sa conférence de presse le mardi 16 avril 2019, l’opération doit s’étendre aux membres du gouvernement et aux présidents d’institutions.
Depuis l’annonce de la nouvelle, elle est au centre des causeries et débats : le gouvernement a décidé de lancer une opération de contrôle de l’authenticité des diplômes des fonctionnaires en activité. Le gouvernement s’est-il enfin rendu compte du nombre élevé de fonctionnaires qui sont entrés dans la Fonction publique par voie illégale ? Y a t-il une catégorie de travailleurs qui est visée ? Autant de questions. L’opposition politique, lors de sa traditionnelle conférence de presse qu’elle tient les mardis n’a pas occulté le sujet. Pour le CFOP, cette opération est en principe une bonne initiative, pourvu, a-t-il prévenu, qu’elle ne soit pas transformée en un instrument de répression de certains groupes de fonctionnaires. En plus, a estimé l’opposition, l’exemple doit venir d’en haut, c’est-à-dire des membres du gouvernement et des présidents d’institutions. « Ces personnalités doivent être les premiers à déclarer au peuple, par le canal de la presse et sur l’honneur, les types de diplômes qu’ils ont obtenus avec précision des écoles ou universités qui les ont délivrés, ainsi que les dates, les numéros de référence et les mentions. Nos hautes autorités doivent se plier à cet exercice pour se montrer eux-mêmes irréprochable aux yeux du peuple », a martelé Alphonse Marie Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance démocratique-Mouvement Sankariste (URD/MS), à ses côtés, Yumali Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS).
Un autre sujet abordé au cours de cette rencontre avec les Hommes de médias : les propos du président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré jeudi dernier, au cours d’une conférence de presse, où il indiquait que les adversaires politiques de son parti veulent récupérer les crises de Zoaga et de Arbinda « avec la funeste intention de se faire une virginité politique ». Pour l’opposition, la déclaration est hypocrite et tendancieuse. « Tout le monde a été témoin de ce que le MPP a battu campagne au Burkina Faso en 2015 sur des arguments ethnicistes », a signifié Alphonse Marie Ouédraogo.
Toujours sur la situation sécuritaire du pays, un autre point d’actualité a porté sur la dernière livraison du magazine Jeune Afrique dans laquelle le journal a révélé que l’ex-président Blaise Compaoré a écrit à Roch Marc Christian Kaboré pour lui affirmer sa disponibilité et son soutien face à la dégradation de la situation sécuritaire. Cette lettre, selon les conférenciers, est la preuve que, contrairement à la « propagande hypocrite dont se sert le MPP, Roch et Blaise continuent de communiquer ». La conversation ayant porté sur la sécurité des Burkinabè, l’opposition a invité les deux parties à rendre publique l’intégralité de la correspondance.
Enfin, sur le dialogue politique prévu pour la fin de ce mois, il a encore plu à l’opposition de rappeler que c’est sur son instance que le président du Faso a accepté que les échanges ne portent pas uniquement sur des sujets politiques, mais aussi sur les grandes questions de la vie de la Nation. « L’opposition a déjà transmis au chef de l’Etat la liste des points qu’elle souhaite voir prendre en compte dans l’ordre du jour du dialogue. Nous espérons que le président du Faso et la majorité proposeront également des sujets qui tiennent compte de l’intérêt supérieur de la Nation », a émis le président de l’URD/MS.