Le Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) a lancé officiellement sa campagne spéciale d’alphabétisation phase II, le mardi 27 août 2013 à Loumbila, dans la province de l’Oubritenga. Cette session d’alphabétisation a pour ambition de toucher, à terme, au moins 100 000 apprenants des villes et des campagnes du Burkina Faso.
Les autorités du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation sont résolument engagées dans la lutte contre l’analphabétisme. Elles ont procédé, cette année encore, à l’ouverture d’une campagne spéciale d’alphabétisation comme ce fut le cas en 2012. En effet, la campagne 2013 appelée phase II vise à consolider les acquis de l’année dernière dont les résultats ont été jugés probants.
L’objectif de la présente session est de recruter et de former au moins 100 000 nouveaux apprenants dont l’âge minimal est de 15 ans. Pour ce faire, il est recommandé de ne recruter que les personnes qui n’ont jamais été alphabétisées. Cependant, une brève session de rattrapage sera accordée aux alphabétisés de l’année dernière, qui n’ont pas réussi à l’évaluation ou qui, en dépit de leur assiduité, n’ont pas pu participer à l’évaluation.
Pour le ministre délégué à l’Alphabétisation, Amadou Diemdioda Dicko qui a présidé la cérémonie de lancement de la campagne, «l’alphabétisation des jeunes et des adultes est un instrument privilégié de développement», car, a-t-il indiqué, «elle contribue proportionnellement à 2/3 au calcul de l’indice de développement humain». S’exprimant sur la campagne écoulée, le ministre apprécie : «le bilan de la campagne spéciale d’alphabétisation 2012 indique que l’objectif de 60 000 nouveaux inscrits a été largement atteint, avec un écart positif de 17 941 apprenants».
Toute chose qui a permis de réduire l’écart qui se présentait entre les réalisations de la campagne ordinaire et les prévisions du programme national d’alphabétisation au titre de la même année 2012. Le ministre a espoir que la phase II connaîtra le même succès. D’ores et déjà, il lance un appel «aux opérateurs et opératrices en alphabétisation, aux responsables des structures centrales et déconcentrées du MENA, aux animateurs de centres, aux superviseurs, aux encadreurs pédagogiques afin que tous contribuent à créer sur le terrain, la synergie d’actions nécessaires à atteindre les objectifs fixés».
A la différence de la campagne ordinaire d’alphabétisation, celle-ci qualifiée de spéciale, procède par la formule enchaînée, selon Rémy Habou, Directeur général de l’Alphabétisation et de l’éducation non formelle (DG-AENF). «La formule enchaînée est une innovation. Dans l’ancienne pratique, il nous fallait une première campagne d’alphabétisation initiale et attendre l’année suivante pour faire la formation complémentaire de base avec tous les risques que cela comporte. Entre deux campagnes, certains apprenants abandonnent ou perdent ce qu’ils avaient appris. La nouvelle formule consiste à enseigner les contenus des deux niveaux, selon l’ancienne formule en une campagne», a-t-il expliqué.
Toutefois, il précise qu’un travail scientifique de toilettage permet une articulation harmonieuse entre les deux niveaux. 400 heures de formation sont préconisées en cette campagne spéciale afin que les apprenants aient le niveau escompté. La formation sera assurée par les animateurs habituels en alphabétisation à qui il est prévu une remise à niveau. Ils seront appuyés par de nouvelles recrues, selon M. Rémy Habou.
La campagne spéciale d’alphabétisation porte une attention particulière à l’implication des communes, au suivi de la fréquentation en vue de limiter au maximum les déperditions, à l’assiduité et la discipline des animateurs. L’approche genre est aussi de mise afin que 50% des inscriptions soient de femmes. Les langues d’enseignement sont les langues nationales et le français. D’autres langues peuvent être utilisées, à la demande des populations bénéficiaires, conformément à la loi d’orientation de l’éducation.