Commercialisation des produits agricoles : l’expérience de la Boucle du Mouhoun #aOuaga

Économie

Commercialisation des produits agricoles : l’expérience de la Boucle du Mouhoun

Publié le mercredi 28 aout 2013 | Sidwaya

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4e congrès de l’Association professionnelle des secrétaires du Burkina présidé par le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao.

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Activités économiques

Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, pour encourager les bonnes pratiques en matière agricole, a visité les installations de l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA-BM).
L’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA-BM) est une organisation démocratique paysanne créée en 1993 dont le siège se trouve à Dédougou. Elle compte de nos jours, plus de 2 000 membres issus de 85 groupements de base répartis dans les six provinces de la région de la Boucle du Mouhoun (le Mouhoun, la Kossi, le Nayala, le Tuy, les Banwa, les Balé). Son expérience unique au plan national a amené le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, à y faire le détour le 22 août 2013, dans la ville de Dédougou, à l’occasion de sa tournée de suivi de la campagne agricole. L’Union produit des céréales (mil, riz, sorgho, sésame, etc.) et du bissap biologique. Sa mission est d’assurer la défense des intérêts de ses membres, la collecte et la mise en marché collective des excédents céréaliers et de la fleur de bissap biologique de ses membres. Elle s’occupe de l’approvisionnement des membres en intrants (engrais) de qualité. L’UGCPA est aussi pionnière dans la production de semences améliorées puisqu’elle s’y investit depuis le début des années 2000. Forts de cette expérience, ses membres assurent, aujourd’hui, le service de conseil auprès des autres producteurs. L’Union stocke dans ses propres locaux et commercialise annuellement plus de 3 000 tonnes de céréales. En outre, plus de 75 autres tonnes de bissap biologique sont écoulées sur le marché européen. Elle fait bon an mal an un chiffre d’affaires de l’ordre de 600 millions de FCFA. L’UGCPA participe à la constitution du stock national de sécurité et du stock d’intervention du Burkina Faso pour plus de 5%. Egalement, à la constitution du stock d’aide alimentaire du PAM au Burkina, renseignent ses responsables. Ils ont d’autres partenaires tels que le Comité national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), le Catholic relief service (CRS), etc.
Les grands producteurs du Grenier du Burkina, qui exploitent des dizaines d’hectares chacun, ont exprimé au chef du gouvernement leurs préoccupations liées à l’écoulement de leurs produits. Certes, des services étatiques comme la Société nationale de gestion des stocks de sécurité (SONAGESS) sont chargés de l’achat des produits agricoles auprès des producteurs, mais le Premier ministre a instruit leurs premiers responsables à une meilleure collaboration.

Transformer les productions

Dans le livre d’or de l’UGCPA, le Premier ministre a écrit ceci : «Je voudrais adresser toutes mes félicitations et mes encouragements à l’UGCPA pour l’ensemble de ses activités qui participent grandement à lutter contre la spoliation de la production de nos paysans et à contribuer à la sécurité alimentaire (…)». Reconnaissant que le stockage et la conservation des céréales, notamment le maïs, demeure difficile, Luc Adolphe Tiao a exhorté les responsables de l’Union à mettre en place, à terme, une unité de transformation des produits agricoles. «Les choses sont en bonne voie si j’en crois le ministre en charge de l’Agriculture», a-t-il relevé. Cela va permettre de produire de la farine. L’expérience de l’UGCPA, qui reste une réussite selon les personnes avisées, sera dupliquée ailleurs à travers le pays.
Le ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, à travers la Direction générale de la promotion de l’économie rurale (DGPER) est à pied d’œuvre pour développer le modèle coopératif de la Boucle du Mouhoun dans d’autres régions à grande production agricole telles que les Hauts-Bassins, le Centre-Ouest, les Cascades. Selon le premier responsable de la DGPER, Souleymane Ouédraogo, il est envisagé, très prochainement, la mise à disposition de chacune de ces trois régions, d’un stock de 2000 tonnes de céréales en vue de la commercialisation. Pour cela, l’expertise de l’UGCPA est largement sollicitée. «Dans quelques années, quand on aura autant de structures capables de racheter la production des paysans, on les (les producteurs) mettra à l’abri des spéculateurs qui sont prompts, malheureusement, à les piller», a noté M. Tiao. La visite des magasins de stockage par le Premier ministre pendant le suivi de la campagne agricole dans la Boucle du Mouhoun tient à la volonté manifeste du gouvernement à vulgariser l’expérience.
Après la conservation, le défi majeur qui s’impose aux producteurs est la transformation. En année de bonne pluviométrie, la production s’accroit. Ce fut le cas lors de la campagne agricole 2012-2013, où il y a eu un excédent de plus d’un million de tonnes de céréales. Le volet transformation requiert alors toute son importance en vue de minimiser les éventuelles pertes. Forte d’une trentaine d’années d’expérience en matière de conservation et de commercialisation, l’UGCPA devrait bénéficier de la part de l’Etat d’une unité moyenne de fabrication de farine de maïs. «C’est le secteur de la transformation qui va booster l’agriculture», foi de M. Ouédraogo.

Souleymane SAWDOGO

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