Les maires des communes minières du Burkina, regroupés en réseau, ont rencontré la presse, ce vendredi 12 avril 2019 à Ouagadougou, en vue d’exprimer leurs préoccupations. Ils ont « décidé de rompre le silence pour réclamer ce qui revient de droit aux populations » dans le cadre de l’exploitation minière.
« Depuis plus d’une décennie, l’or sort de nos communes, nous laissant des problèmes à gérer », a affirmé le maire de Yalgo, Issaka Yaméogo, le président du réseau, notant qu’il est temps pour eux de prendre leurs responsabilités, pour ne pas « être complices de la misère et de la souffrance » de la population locale.
Selon M. Yaméogo, « les projets miniers devraient contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales », mais actuellement ce n’est pas le cas, dénonçant une violation des lois due à un manque de volonté et des sociétés minières et du gouvernement.
« Les réalisations faites par les sociétés minières dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises, sont insignifiantes face aux pertes en tous genres des communes », a-t-il indiqué, déplorant la mauvaise qualité de certaines oeuvres réalisées par ces sociétés.
Ces maires des communes minières, qui disent s’engager aux côtés de la société civile en vue de lutter pour le fonds minier de développement local, exigent son « opérationalisation rapide » et sa « mise à disposition (…) pour accélérer l’exécution des plans communaux de développement, le paiement intégral des sommes dues par chaque société minières » et « des sommes dues par l’État ».
Les élus locaux des communes minières qui ont affirmé qu’ils exigent leur fonds minier de développement local dans de meilleurs délais, « rejettent toute idée de déduction d’un montant quelconque pour les motifs que les sociétés minières auraient fait des investissements dans les communes dans la période de 2015 à 2019 ».