L’ONI projette d’établir 30 à 40 mille pièces d’identité dans la région de l’Est
Fada N’Gourma, jeudi 11 avril 2019-(AIB)-Une délégation de l’Office national d’identification (ONI), conduite par son Directeur général, Aristide Béré, s’est rendue, mardi à Komadougou, dans la province du Gourma, pour prendre le pouls de l’opération d’établissement de la Carte nationale d’identité burkinabé (CNIB), en cours dans la région de l’Est.
Elle était accompagnée d’une quinzaine de journalistes et de quelques autorités provinciales et communales. Sur les lieux de l’enrôlement, l’affluence était des plus inhabituelles si bien que l’équipe technique commise à la tâche était débordée. Ainsi, M. Béré en a déduit, avec satisfaction, que les populations sont de plus en plus conscientes de la nécessité de détenir la pièce d’identité.
Podama Bangou qui venait de se faire enregistrer avait le sourire aux lèvres. «C’est important pour nous d’avoir la carte d’identité. Elle nous met à l’abri des soupçons lors des contrôles», a-t-elle affirmé.
Toutefois, il se murmure dans les rangs que les procédures d’enregistrement sont lentes et interminables. Marc Ouoba, venu se faire enrôler, se voit obligé d’y consacrer toute sa journée. Pour plus d’efficacité, il a suggéré à l’ONI de multiplier les guichets.
Selon le caissier Séraphin Dapala Namountougou, la longue file d’attente n’est pas un problème. Il a évoqué plutôt quelques cas isolés d’indiscipline qui ralentissent les procédures. «Certaines personnes refusent de suivre nos instructions. Cela perturbe le travail», a-t-il expliqué.
Il a ajouté que d’autres repartent bredouille parce qu’elles se présentent avec des photocopies d’extrait d’acte de naissance. Pourtant, a-t-il rappelé, tout intéressé doit remplir les conditions suivantes : «être âgé de 15 ans et plus, présenter un acte de naissance et payer la somme de 2500 F CFA».
Malgré tout, l’opération se déroule bien globalement, à en croire Séraphin Dapala Namountougou. En témoigne les chiffres qu’il a communiqués à ses hôtes.
En effet, depuis le début de la campagne, dans la province du Gourma, le 4 avril dernier, l’équipe a enrôlé 920 personnes à Natiaboani, 350 à Nagré et 305 à Komadougou, soit un total de 1575.
Une prorogation imminente de l’opération dans la région de l’Est
Mieux, elle devra permettre d’atteindre entre 30 et 40 mille CNIB, au niveau régional, foi du DG de l’ONI, Aristide Béré. Selon ce dernier, c’est une mission qui vise un double objectif.
«D’une part, nous voulons assurer l’opinion nationale et internationale que, quoique l’on puisse penser de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de l’Est, l’Etat y est bien présent », a-t-il déclaré.
D’autre part, M. Béré et ses collaborateurs veulent aider les populations de l’Est à être titulaires de la CNIB, « le document unique de vote, de liberté, voire de sécurité ».
Pour atteindre ces objectifs, Aristide Béré prévoit de proroger l’opération à l’issue des 21 jours, sa durée initiale. Par ailleurs, il a annoncé qu’elle va se dérouler, également, dans les autres régions du Burkina Faso.
La Carte nationale d’identité burkinabé (CNIB) est un précieux sésame dans ce contexte sécuritaire délétère et pour les futures échéances électorales nationales. Ce sont autant d’enjeux qui ont incité l’Office national d’identification (ONI) à lancer une vaste campagne d’établissement de la CNIB sur toute l’étendue du territoire.