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Burkina/Putsch 2015 : Le neveu du président Kaboré qui a pris des coups pour protéger son oncle

Publié le jeudi 11 avril 2019  |  AIB
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Ouagadougou – Nicolas Kaboré, neveu du président du Faso Roch Kaboré a déclaré mercredi au Tribunal militaire de Ouagadougou, avoir été sérieusement bastonné par des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au moment du putsch de septembre 2015, alors qu’il s’évertuait à protéger son oncle.

Nicolas Kaboré a expliqué qu’au moment du putsch de septembre 2015, il était le garde de corps principal du président Roch Marc Christian Kaboré qui était aux moments des faits, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Le jour des faits, le président Roch Kaboré s’est rendu à l’hôtel Laïco en compagnie de son garde du corps selon les dires de celui-ci.

A l’entrée de l’hôtel, Nicolas Kaboré dit avoir eu des incompréhensions avec des éléments de l’ex-RSP postés sur place qui voulaient empêcher le président Kaboré d’avoir accès à l’intérieur de l’hôtel.

Il a donc selon ses dires, mis le président derrière lui pour tenter de dissiper les malentendus avec les éléments de l’ex-RSP, qui a-t-il dit, l’ont menacé et roué de coups.

«Ils m’ont tapé avec des cordelettes. Pour soutenir le RSP, Lota et ses éléments (des militants du CDP) m’ont attaqué. Ma tête s’est enflée et je me suis évanoui. On m’a donné sur place un flocon de médicament qui m’a permis de reprendre connaissance 30 minutes après», a expliqué la victime.

Et depuis cette bastonnade, la victime dit n’avoir plus recouvert la santé totalement et ce, malgré les soins qui lui ont été administrés grâce à son oncle, le président Kaboré.

«Aujourd’hui, je ne peux rien faire, j’ai des problèmes de reins et des problèmes au niveau des pieds (mais) je veux la paix», a déclaré la victime.

C’est pourquoi, il a invité ceux qui ont créé des victimes, de le reconnaitre «afin qu’on puisse se pardonner et avancer».

Cependant Nicolas Kaboré s’est dit écœuré d’entendre dans la salle un militaire de l’ex-RSP notamment le caporal Soumaïla Diessongo, qualifier une victime de «terroriste».

«Quand un soldat a qualifié une victime de terroriste, j’avais mal, je voulais me lever (pour protester) mais quelqu’un m’a demander de laisser tomber. Il faut que les gens disent la vérité sinon dans 20 ans, on sera toujours là sans réconciliation», a-t-il affirmé.

Appelé à la barre Abdoul Karim Baguian dit «Lota», militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a reconnu avoir donné des coups à Nicolas Kaboré à l’hôtel Laico et s’en est excusé «humblement».

«Si c’était à refaire, je ne le referai pas. J’ai honte d’avoir agi à ce sujet», a-t-il affirmé.

A la suite de Nicolas Kaboré, d’autres victimes sont passées à la barre du Tribunal militaire pour expliquer leurs mésaventures avec les éléments de l’ex-RSP.

C’est le cas de Jean Jacques Charlemagne Conombo, reporter photographe des Editions Sidwaya.

Il a expliqué qu’au moment du putsch, il était sorti avec son appareil photo pour des prises de vues en ville et il a appris que des soldats avaient tiré sur un enfant de 17 ans.

Il s’est immédiatement rendu sur le lieu du drame mais dans sa tentative de filmer, il a été repéré par des éléments de l’ex-RSP qui l’ont poursuivi et arrêté.

«J’ai reçu des coups de pieds, des coups de ceinturons, ils ont marché sur moi, même mes testicules, ils n’ont pas laissé. Je me suis évanoui et à mon réveil, j’ai trouvé mon appareil photo complètement foutu», a-t-il expliqué.

Issouf Ouattara, ministre de l’administration territoriale au moment des faits a aussi raconté comment des éléments de l’ex-RSP ont investi la salle du conseil des ministres et procédé à l’arrestation des autorités de Transition.

«On était en fin du conseil quand la porte s’est ouverte avec fracas, irruption des militaires qui se sont dirigés vers le président de la Transition en déclarant ‘‘excellence, c’est pour votre sécurité’’, ils l’ont saisi», a expliqué l’ancien ministre.

En dehors de trois autres ministres arrêtés, les autres ministres seront conduits sous le hall de la présidence où ils passeront la nuit assis sur des chaises, selon le récit de Issouf Ouattara.

Au petit matin, ils suivront à la télé la proclamation du coup d’Etat et seront autorisés par la suite à rentrer chez eux.

Les témoignages des victimes du putsch ont pris fin ce mercredi et le président du Tribunal militaire Seidou Ouédraogo a annoncé le passage à l’étape des plaidoiries.

A ce niveau, Me Prosper Farama, avocat des parties civiles a demandé au nom de toutes les parties, un temps pour une meilleure préparation desdites plaidoiries.

Le président du Tribunal a répondu favorablement à la requête en suspendant le procès pour une semaine.

Aussi le démarrage des plaidoiries est prévu pour le jeudi 18 avril prochain au Tribunal militaire de Ouagadougou.

Wurotèda Ibrahima SANOU
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