Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a reçu en audience, une délégation de la Cour des comptes, le mardi 9 avril 2019 à Ouagadougou. Les missions et défis de l’institution de contrôle de la gestion des finances publiques ont été au menu des échanges.
La Cour des comptes vit une période où elle est confrontée à des défis qui impliquent des réformes d’ordre organisationnel, selon les premiers responsables de la structure. Une délégation conduite par le Premier président de l’institution, Jean Emile Somda, a été reçue, le mardi 9 avril 2019 à la primature pour discuter de ces changements. De l’avis du Premier président de la Cour des comptes, les réformes envisagées sont imposées par de nouvelles réglementations à l’échelle nationale (passage au budget- programme) et sous régionale (nouvelles directives de l’UEMOA). «Cela va entraîner beaucoup de changements dans les méthodes de travail et demander toute une autre organisation avec des ressources nouvelles en termes de personnel, de logistique et de réformes des textes qui règlementent l’institution», a indiqué M. Somda. Il a laissé entendre que la Cour a accumulé un stock de dossiers à traiter puisque, depuis sa création en 2002, elle ne dispose que d’une équipe de 22 juges avec une dizaine de vérificateurs alors que son champ de compétence s’est étendu à de nouvelles missions. Il s’agit du contrôle de la légalité, de l’évaluation des performances, de celle des politiques publiques et de la certification des comptes. «Ces missions demandent plus de ressources humaines, un renforcement des capacités et de nouvelles compétences», a relevé M. Somda. A l’entendre, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a souhaité, à l’instar du président du Faso, qu’il y ait une communication beaucoup plus soutenue entre la Cour des comptes et le gouvernement. A ce titre, l’idée d’un séminaire entre la Cour et l’Exécutif a été évoquée pour permettre aux deux parties de se mettre au même niveau d’information et savoir ce qui doit changer désormais dans les méthodes de travail. A propos des acquis, Jean Emile Somda a reconnu que l’organe contrôle des finances publiques a «des méthodes qui demandent à être revues pour donner plus de visibilité à son action». Et à ce titre, a-t-il annoncé, la Cour des comptes jugera bientôt les comptables publics fautifs.