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«Nous avons espoir de retrouver ceux qui sont enlevés», ministre Siméon Sawadogo

Publié le vendredi 5 avril 2019  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Le ministre de l`Administration territoriale, Siméon Sawadogo
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Après les affrontements meurtriers survenus à Arbinda, dans la région du Sahel, le 1er avril 2019, suivis de la visite d’une délégation gouvernementale, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, revient sur certains aspects, à travers cette interview.

Sidwaya (S) : Quelle est la cause réelle du drame qui s’est produit à Arbinda le 1er avril dernier, ayant fait une soixantaine de morts ?

Siméon Sawadogo (S.S.) : Après l’assassinat du Cheik, de son premier fils et d’un de ses cousins, suivi de leur enterrement, la population a manifesté sa colère parce que cette zone était déjà en proie à des enlèvements. Ces meurtres ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Comme le dit un adage : «quand vous êtes deux et que l’un de vous reçoit une gifle, systématiquement la tendance est d’accuser celui qui est assis avec vous». C’est-à-dire qu’après l’assassinat du Cheik, une communauté a été accusée d’en être la responsable. Ce qui a engendré des représailles de part et d’autre. C’est une situation similaire à celle de Yirgou. Les terroristes sont aussi entrés dans le jeu en procédant à des enlèvements et assassinats. Ce qui fait que le bilan que nous déplorons est très lourd : 62 morts et 9 personnes enlevées. Parmi les morts, 30 ont été victimes des représailles et les 32 autres ont été assassinés par les terroristes. Nous ne pouvons pas dire que le bilan est définitif parce que les recherches se poursuivent. Il faut noter qu’à Arbinda, il y a des Foulsé appelés encore Couroumba, des Peulhs, des Moosé et des Sonrhaï sans oublier d’autres communautés minoritaires. Dans ce contexte, personne ne faisait confiance à l’autre. Et c’est cette situation de psychose que nous y avons trouvée. Une grande partie des déplacés se trouvait à la mairie et d’autres, notamment la communauté peuhle au commissariat de police. Nous avons appelé l’imam et le chef du village à prôner l’apaisement, la paix et le bon vivre-ensemble. Nous leur avons dit que ces représailles sont le désir des terroristes, et par conséquent un piège à éviter.

S. : D’aucuns disent que la réaction du gouvernement a été tardive, voire laxiste. Que leur répondez-vous ?

S. S. : Le lendemain du drame, sur instruction du président du Faso et du Premier ministre, le ministre de la Défense et moi-même nous nous sommes rendus sur les lieux par la route, accompagnés d’une forte délégation. Une voie difficilement praticable, compte tenu de l’insécurité. Dire qu’il n’y a pas eu de réaction, c’est être de mauvaise foi. Par ailleurs, nous avons pratiquement quadruplé les effectifs des Forces de défense et de sécurité (FDS) à Arbinda. Toute la ville et ses environs ont été sécurisés. C’est donc une réaction sérieuse et louable du gouvernement qu’il faut apprécier à sa juste valeur sans prise de position partisane ou politicienne. L’Etat a envoyé deux camions chargés de vivres, de nattes, d’eau… le 4 avril pour les populations touchées.

S. : Le gouvernement aurait eu des alertes sans avoir rien fait. Est-ce exact ?
S. S. : C’est une zone d’insécurité. Nous savons que des gens y ont été victimes d’assassinats et d’enlèvements avant le cheik. Mais, on ne peut pas dire que nous avons eu des alertes particulières qui n’ont pas été prises en compte. Ce sont des allégations que le gouvernement ne peut pas admettre. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas sérieux comme perception. Les mesures sécuritaires adoptées par le gouvernement ne peuvent pas être dévoilées publiquement.

S : Des actions sont-elles entreprises pour que les populations déplacées retrouvent au plus vite leurs localités respectives ?

S. S. : Evidemment ! Des populations se sont déplacées parce qu’il y a l’insécurité. Le gouvernement va prendre les mesures idoines pour sécuriser la zone.

S : Y a-t-il des chances de mettre le grappin sur les auteurs de ces tueries à Arbinda ?
S. S. : Oui ! Il y a de fortes chances. Cependant le travail préalable est de protéger la population contre ces bandes armées qui sévissent pour des raisons diverses. Il y a des djihadistes, des extrémistes et des gens aux moralités douteuses qui pensent qu’ils peuvent s’accaparer de la richesse de la zone.

S : Les assassinats de Zoaga dans le Centre-Est sont-ils le fait de terroriste ou celui de conflit entre populations?

S.S. : Le cas de Zoaga est assez particulier. Moi-même j’y ai été l’an dernier après des rixes qui avaient occasionné des morts. Des populations affirment que c’est un conflit lié à la chefferie. En même temps, il y a des comportements partisans. C’est un problème politico-coutumier où personne n’a voulu demander pardon. Tout le monde est dans la surenchère. Nous avions reçu à l’époque l’assurance que ce qui était arrivé ne se reproduirait plus. Mais il y a une partie de la population qui avait migré de l’autre côté de la frontière, au Ghana, notamment ceux qui avaient été soupçonnés d’avoir commis le forfait. De ce fait, les possibilités de représailles existaient. Des mesures avaient été prises mais n’ont pas pu empêcher ce qui est arrivé.

S : Quel message à l’endroit des familles qui sont dans la douleur présentement ?

S. S. : Le gouvernement présente ses condoléances les plus attristées aux populations de Zoaga et de Arbinda et leur demande de rester soudées et de croire en la capacité du Burkina Faso à sortir de cette situation.
Il souhaite prompt rétablissement aux blessés. Nous avons espoir de retrouver vivants ceux qui sont enlevés. Nous allons fournir les efforts nécessaires pour y arriver.
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