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Conflits communautaires : l’opposition dénonce l’«attentisme» du gouvernement

Publié le mercredi 3 avril 2019  |  Sidwaya
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La conférence de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a été consacrée, le mardi 2 avril 2019 à Ouagadougou, au dialogue politique annoncé avec le chef de l’Etat, aux affrontements communautaires meurtriers et à la grève annoncée du syndicat des agents de santé.

Au lendemain des affrontements, survenus dans la nuit du 31 mars au 1er avril et ayant occasionné la mort de 8 personnes dans la commune de Zoaga dans le Centre-Est, l’opposition politique tient le gouvernement pour «responsable».

Le sujet a été évoqué, le mardi 2 avril 2019 au siège du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), à l’occasion du point de presse hebdomadaire de l’institution. Les conférenciers du jour, Jean-Hubert Bazié, président de la Convergence pour l’espoir et Adama Séré, président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) ont estimé que si le gouvernement avait considéré les signes avant-coureurs de ce conflit, ces drames seraient évités. En effet, dans la déclaration liminaire, lu par M. Séré, il est ressorti que dès le 25 janvier 2019, un affrontement entre les camps rivaux de Zoaga avait fait quatre morts et que les autorités avaient été «vainement» appelées à agir. «Pour l’opposition politique, le gouvernement est coupable de passivité. Malgré les alertes rouges successives, des dispositions n’ont pas été prises pour éviter ces affrontements … Il est incompréhensible et inadmissible que dans une république, des citoyens massacrent d’autres citoyens sans que la justice ne lève le petit doigt», a indiqué le président du RDEBF.

L’opposition est également revenue sur le dialogue politique annoncée avec le président du Faso et espère que ce ne sera pas un «dialogue de façade motivé par des calculs politiciens». Les conférenciers ont, à ce propos, rappelé les concertations en prélude au Code électoral qui ont abouti à l’adoption d’un texte toujours contesté. «On a passé le temps à dire que nous avions marqué notre accord au début pour nous opposer par la suite. C’est ce genre de manipulation que nous ne voulons pas. Il faut que ce soit dans la franchise», a insisté Jean-Hubert Bazié.

A propos de la grève programmée du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), l’opposition, notant que la principale revendication est le respect du protocole d’accord, a invité le gouvernement à entamer des négociations pour la levée de ce mot d’ordre de débrayage et éviter une «dégradation» des conditions sanitaires des patients. Dans le jeu de questions-réponses entre les conférenciers et les hommes de médias, l’accent a été mis sur la «dégradation progressive» du climat sécuritaire au Burkina Faso, ce qui est de nature, selon eux, à remettre en cause la tenue effective des échéances électorales à venir. Les leaders de partis d’opposition ont exprimé leurs inquiétudes grandissantes de voir la peur et la terreur s’installer progressivement dans certaines localités du pays. Le quatrième vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Amadou Diemdoda Dicko, a ainsi fait cas de son constat dans le Sahel.

«Je m’y suis rendu courant mars. S’il était encore possible de se promener au début du mois, à partir du 20 et depuis l’enlèvement du maire de Markoye, il est devenu impossible pour une autorité de sortir sans escorte. Les villages sont abandonnés. Les familles se sont renfermées sur elles-mêmes», a-t-il rapporté. A propos des affrontements survenus dans la commune d’Arbinda, le député UPC redoute des représailles dans cette affaire, partie du meurtre d’un Cheick et de deux membres de sa famille. Au-delà des élections, le député de l’UPC s’est demandé s’il y aurait même une vie dans ces zones au fil du temps. Et de conclure, fataliste : «nous faisons ce que nous pouvons mais nous ne sommes pas le pouvoir».

Fabé Mamadou OUATTARA
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