Imaginez un instant qu’un jour Ouagadougou se trouve dans une situation où les services de sécurité ne peuvent plus accomplir leurs missions. Utopique, me direz-vous ! Et pourtant des exemples sont légion qui achèvent de nous convaincre du contraire. En effet, à Ouagadougou comme dans les régions, on assiste de plus en plus à une contestation sauvage de nos forces de sécurité dans leurs missions combien nobles de sécurisation. Cette tendance pour la population à diaboliser nos gardiens de la paix dans leurs missions est préjudiciable à la nation entière.
Dans toutes les démocraties, le droit de manifester est une liberté reconnue aux citoyens pour exprimer leurs opinions, faire prendre en compte leurs revendications. Cependant, ce droit est encadré et ne peut s’exercer de façon illégale.
C’est par exemple que pour une marche, il faut avoir une autorisation signée par une autorité compétente.
La loi peut également délimiter des endroits sensibles où les marcheurs ne peuvent prétendre passer pour des raisons évidentes de sécurité. Manifester sans autorisation, sans prendre en compte l’itinéraire indiqué est parfaitement illégal.
Dans ces cas, on s’expose à la répression car il s’agit de manifestations sans tête ni queue et ce genre de manifestations finissent toujours par des casses, de saccages, de pillages et des incendies volontaires. C’est malheureusement ce qui arrive souvent lors des manifestations organisées au Burkina depuis un certain temps.
En effet, l’Etat de droit a ses exigences qu’il faut respecter pour la préservation de la paix sociale. Mais très souvent, les manifestants foulent aux pieds la règlementation en vigueur.
Ainsi, nos villes et campagnes sont en train de se transformer en cités inciviques où la rue dicte parfois sa loi au mépris des principes qui régissent le vivre-ensemble.
La dernière manifestation en date est celle qui fait suite au décès de Moumouni Bénéwendé Zongo au groupement départementale de la gendarmerie de Ouagadougou, le mercredi 14 août, où les habitants du quartier Markoussi de l’arrondissement 9 ont bloqué la route nationale n°2, le dimanche 18 août 2013 pour exiger du groupement départemental de la gendarmerie de reconnaître sa culpabilité sur le décès du jeune Moumouni.
Une population qui ne veut rien savoir ni comprendre de ce qui est arrivé à la victime mais qui veut à tout prix rejeter la faute sur les forces de l’ordre.
C’est la mode actuellement au pays des Hommes intègres. Les forces de sécurité sont toujours les boucs émissaires pour ouvrir la voie aux casses et aux destructions des biens publics et privés. Au regard de ces genres de situations, on s’interroge parfois comment on en est arrivé à cet extrême ?
A qui la faute ? A la société ? Nous répondons par l’affirmative car nous croyons à un moment donné que la société burkinabè n’a pas su inculquer aux jeunes, certaines valeurs du bien public.
Aujourd’hui par exemple le comportement des enfants laisse supposer que les parents ne leur ont pas appris la tolérance et le pardon. Si bien de personnes pensent que ce phénomène s’estompera avec le temps, pour notre part, nous pensons qu’il est gravissime et sa fin n’est possible que si nous décidions de reprendre en main l’éducation des plus jeunes.