Ouagadougou - Un gendarme burkinabè a été tué dimanche lors d'un accrochage avec des individus armés dans la forêt de Yélitaga, située dans la région de l'Est où l'armée mène une opération contre les groupes jihadistes, a-t-on appris lundi de sources sécuritaire.
"Le commandant adjoint de la brigade territoriale de gendarmerie de Foutouri, a été tué dimanche soir par des hommes armés lors d'une mission de ratissage", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire, confirmant une information de l'agence d'information du Burkina.
"L'adjudant Franc Drabo et ses hommes sont tombés dans une embuscade (tendue par) un groupe armé, dans la forêt de Yelitaga. Ils étaient en mission de ratissage, dans le cadre de l'opération antiterroriste en cours", a précisé cet officier supérieur.
Depuis début mars, l'armée mène une opération de sécurisation dans les régions de l'Est et du centre. Mi-mars, cinq membres des forces de sécurité avaient été tués dans l'explosion d'engins artisanaux au passage de leurs véhicules, au cours de cette opération baptisée Otapuanu (Coup de foudre en langue gulmacéma).
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
D'abord concentrées dans le Nord, les attaques se son étendues notamment à l'Est mais aussi à d'autres régions.
Ces attaques ont fait plus de 315 morts, selon un comptage de l'AFP. La capitale, Ouagadougou, a été touchée à trois reprises par des attentats.
Les forces de l'ordre burkinabè se montrent incapables d'enrayer la spirale des violences, bien qu'elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre les groupes jihadistes.
Les attaques avec des engins artisanaux (IED), qui ont débuté en août 2018, se sont multipliées, coûtant la vie à plus de soixante personnes, selon un comptage de l'AFP.
Depuis le 1er janvier, l'état d'urgence a été décrété dans 14 provinces sur 45, accordant des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui de procéder à des perquisitions à domicile, de jour et de nuit.
Le 24 février, l'armée burkinabè a assuré avoir tué une trentaine de "terroristes" lors d'une "opération terrestre et aérienne" contre des groupes jihadistes dans l'Est .
Début février, en riposte à une attaque qui avait tué 14 civils dans le Nord, l'armée avait mené des raids terrestres et aériens dans trois provinces du Nord, au cours desquels elle a affirmé avoir tué 146 jihadistes.