Ouagadougou (Burkina Faso) - La récente excision de 28 filles dont 22 élèves dans le village de Bion, situé à une centaine de kilomètres au Sud de Ouagadougou, relance les débats sur le Mutilation génitales féminines (MGF) au Burkina Faso, a-t-on appris lundi de source policière.
Selon les informations parvenues à APA, les filles dont l'âge varie entre trois et quinze ans, ont été excisées les 16 et 17 août derniers dans le seul village de Bion.
Elles ont été recueillies par les services de l'Action sociale et de la police nationale de la localité, avant d'être conduites au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Manga, chef lieu de la région du Centre-sud du Burkina Faso.
La plupart d'entre elles auraient regagné leurs domiciles familiaux respectifs. Parmi les filles excisées, l'on note que 22 sont des élèves dont deux de la classe de sixième.
De l'avis du directeur régional de la police nationale du Centre-Sud, le commissaire Issa Sawadogo, l'interpellation de ces filles serait partie d'un appel téléphonique anonyme que son service a reçu, dénonçant des velléités d'excision dans le village en question.
‘'C'est après une enquête savamment diligentée que la police a découvert les filles, déjà excisées, dans la soirée du 17 août 2013. C'est ainsi que le comité provincial de lutte contre la pratique de l'excision a été alerté‘', a expliqué le commissaire Sawadogo.
Conduit par le haut-commissaire de la localité, le comité se serait aussitôt rendu sur les lieux afin de procéder à l'envoi des victimes à Manga, où elles ont bénéficié d'une prise en charge sanitaire conséquente.
Quant à l'exciseuse, elle aurait pris la poudre d'escampette et serait activement recherchée par la police régionale.
Pour plusieurs sources sécuritaires, l'arrestation de ‘'l'exciseuse'' ne saurait tarder puisque son lieu de provenance est connu.
Pour l'heure, a-t-on indiqué, les personnes directement impliquées ont été mises aux arrêts pour être entendues afin qu'elles répondent de leurs actes, conformément aux textes en vigueur.
Tout en déplorant cette situation qui sonne comme un record en termes d'excision dans la province, le commissaire Issa Sawadogo a salué la collaboration de la population qui a permis de retrouver les filles.
Ce cas d'excision vient relancer le débat sur l'excision au Burkina Faso où cette pratique est punie par la loi du pays.
Depuis des années, le Conseil national de lutte contre la pratique de l'excision (CNLPE) mène des campagnes d'information et de sensibilisation afin de mettre fin au Mutilation génitales féminines (MGF) au Burkina Faso.
Malgré cela, la pratique persiste, faisant des victimes chaque année.