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Procès putsch manqué : 6 témoins déchargent les sergents Nobila Sawadogo et Siénini Médard Boué

Publié le mardi 19 mars 2019  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Attaques terroristes à l`Est du Burkina
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Six témoins à la charge des sergents Nobila Sawadogo et Siénini Médard Boué étaient à la barre à l’audience du vendredi 15 mars 2019 au tribunal militaire de Ouagadougou. Pour le premier accusé, il s’est agi des témoins Konsamyouré Sawadogo dit «Salam», Ruffine Sawadogo, tous deux employés de commerce, et le sergent Jean Yonli. Pour ce qui est du second, le sergent Siénini Médard Boué, ce sont l’adjudant-chef-major Issouf Guiré, le capitaine Moussa Kaboré Moïse Wendpanga, et Arsène Z. Bouyo, qui l’ont défendus.

Le premier témoin appelé à la barre fut Konsamyouré Sawadogo, dit «Salam» qui se présenta comme étant le cousin de l’accusé, le sergent Nobila Sawadogo. Sa déposition se fera sans prestation de serment avec l’aide d’un interprète, car le témoin tenait à s’exprimer en Mooré. Par ailleurs, il déclarera avoir reçu la visite du sergent Nobila Sawadogo, le 16 septembre 2015, aux environs de 10h, pour discuter des préparatifs des funérailles de son père. La visite terminée, le sous-officier, souhaitant acheter des fournitures scolaires pour ses enfants au village, s’est vu recommander Ruffine Sawadogo. Le sergent Nobila Sawadogo accusé de faire partie de ceux ayant enlevé les autorités de la transition avait démenti en disant avoir plutôt fait partie de l’escorte du général Diendéré, raison pour laquelle Me Flore Toé, conseil de l’accusé, a souhaité le témoignage de Konsamyouré Sawadogo. Et de noter que cette accusation vient du caporal Sami Dah. «Je note également que le caporal lors de son passage à la barre, était revenu sur ses déclarations en déclarant que le sergent Nobila Sawadogo ne faisait pas partie du commando, mais qu’il a fait partie de l’escorte du général Diendéré à partir du 17 septembre et est arrivé à la présidence qu’aux environs de 17h», a affirmé Me Toé. Revenant au témoin, il dira avoir appelé son cousin en lui demandant de quitter l’escorte du général Gilbert Diendéré, mais celui-ci aurait répondu que ce serait difficile. Deuxième témoin appelé à la barre, Ruffine Sawadogo, celle qui a vendu les fournitures au sergent Nobila Sawadogo. Elle a confié qu’à l’arrivée de Nobila, elle ne disposait pas de toutes les fournitures. Elle s’est rendue donc au marché du secteur n°10, pour en chercher. A son retour, Nobila Sawadogo lui aurait dit d’emballer les fournitures, le temps qu’il aille chercher des pneus, afin d’envoyer le tout au village. Sans être précise, elle a indiqué au tribunal que l’accusé est reparti entre 14h et 15h. Selon Me Flore Toé, c’est la preuve, une fois de plus que son client ne faisait pas partie du commando qui a interrompu le Conseil des ministres entre 13h et 14h. Sa conviction se précise lorsque l’adjudant-chef Moussa Nébié dit «Rambo», qui avait déclaré devant le juge d’instruction que le sergent Nobila faisait partie de l’escorte qui est allée chercher le général Diendéré après la prise d’otage, est revenu sur ses propos. Lui aussi est catégorique : le sergent Nobila Sawadogo n’a intégré l’escorte du général qu’à partir du 17 septembre. Le parquet demandera au président du tribunal de prendre la déposition de Ruffine Sawadogo avec des pincettes car selon lui, elle serait du côté de l’accusé, au regard des liens qui pourraient lier ce dernier à son époux. Quant au dernier témoin, le sergent Jean Yonli, il a déclaré qu’il se trouvait à son poste à la villa Alaska, le 16 septembre, lorsqu’aux environs de 9h, des serveurs sont arrivés pour faire le point du matériel à la cuisine du palais. «On est rentré par l’aile Est du palais. J’étais avec eux. Ils ont travaillé jusqu’à 13h. On a ensuite fait le tour jusqu’à la piscine où ils ont débarqué le matériel. Et vers 14h, j’ai vu plusieurs militaires en tenue. J’ai demandé aux serveurs d’arrêter le travail et qu’ils seront appelés plus tard». Sur insistance des avocats des parties civiles, le témoin dira que l’accusé est arrivé à 17h au poste. «Sur quoi, vous vous fondez pour dire qu’il est arrivé à 17h ?», demande Me Ali Néya. A cette question, le témoin répondra qu’il a regardé sa montre au moment où l’accusé arrivait. A la suite de ces trois témoins à décharge, trois autres sont passés devant le tribunal. Cette fois-ci, il s’est agi de faire des dépositions en faveur d’un autre accusé, le sergent Siénini Médard Boué avec pour conseil, Me Babou Bama. C’est ainsi que défileront à la barre l’adjudant-chef-major Issouf Guiré, le capitaine Moussa Moïse Wendpanga Kaboré, et Arsène Z. Bouyo, petit-frère de l’accusé. Signalons que trois autres témoins ne se sont pas présentés à l’audience du vendredi 15 mars. Il s’agit du lieutenant-colonel Ernest Yélémou, ancien commandant de la Brigade nationale de sapeurs-pompiers (BNSP), en stage pour une période de 18 mois, du colonel major, Honoré Lucien Nombré, ancien vice-président du Conseil national de la transition (CNT) dont la famille a déposé le rapport de son dossier médical au parquet et du capitaine Stéphane Séssouma également admis en stage aux Etats-Unis.
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