Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale (MATDC) et la Coopération suisse ont lancé la deuxième phase du programme d’appui à la Décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC 2), le 14 mars 2019, à Ouagadougou.
La phase 2 du programme d’appui à la Décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC 2) a démarré, depuis le 1er mars 2018. Il a été officiellement lancé, le 14 mars 2019 à Ouagadougou par le minis-tère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale (MATDC) et la Coopération suisse. Il est financé à environ 11,6 milliards F CFA et concerne 30 collectivités de quatre régions que sont l’Est, le Centre-Ouest, le Nord et le Sahel. Pour cette deuxième phase, un accent particulier sera mis sur certains aspects. Il s’agit de la prise en compte systématique de la jeunesse à travers des appuis spécifiques aux organisations de jeunesse, la gestion sensible aux conflits, l’entretien et la maintenance des infrastructures et la promotion du partenariat public-privé comme gage d’un développement économique durable. Par ailleurs, le programme accorde une place de choix à la question des ressources extractives. Car, selon les porteurs du DEPAC 2, la contribution des mines au développement des collectivités demeure très faible tandis que ce secteur constitue dans certains cas, des menaces pour l’environnement, la sécurité, l’accès à l’eau et à l’éducation.
Prévu pour se dérouler jusqu’au 28 février 2022, le DEPAC 2 vise quelques résultats clés. Il s’agit essentiellement de l’augmentation des recettes propres des collectivités territoriales à travers les impôts, taxes et d’une culture du civisme fiscal. Cette augmentation, précise le programme, est estimée à 50% pour les communes rurales et 25% pour les communes urbaines. En outre, il est attendu un accroissement d’au moins 15% des revenus des acteurs économiques en lien avec les investis-sements. «La 2e phase du DEPAC matérialise la contribution de la Suisse à la mise en œuvre du cycle 3 de la décentralisation au Burkina Faso, lancée en 2018», a dit la représentante de la direction du bureau de la Coopération suisse, Alice Thonanu.
Des acquis de la première phase
Et pour le Secrétaire général (SG) du MATDC, Pierre Bicaba, cet appui tombe à point nommé parce qu’il contribuera à rendre les régions et les communes en mesure de fournir de meilleurs services publics en améliorant l’accès équitable aux services sociaux de base pour les populations cibles. «La décentralisation est une réponse donnée par les autorités locales aux attentes des populations qui souhaitent plus de services de base», a soutenu M. Bicaba. Il a fait comprendre que l’année 2019 marque la phase d’amorçage d’un troisième cycle de la décentralisation. Un cycle qui se matérialise par l’adoption d’un nouveau référentiel avec de nombreux défis. Ces défis, a-t-il dit, sont, entre autres, la néces-sité de placer les collectivités territoriales au cœur de la décentralisation, de renforcer leur autonomie financière, de leur assurer l’effectivité du transfert des ressources financières dans tous les domaines de compétences transférées et de rendre total et efficace, l’exercice de la maîtrise d’ouvrage local par ces mêmes collectivités territoriales. C’est pourquoi, il fonde l’espoir que la phase 2 soit une réussite. A ce propos, la représentante du bureau de la Coopération suisse n’a aucun doute. Car, de son avis, la première phase du programme DEPAC a permis d’engranger des acquis notoires dans les 29 collectivités couvertes.
Pour preuve, elle a cité le développement d’une culture de la redevabilité dans la gestion des affaires locales, grâce à une plus grande sensibilité et à une participation active de la société civile et des radios locales. Elle a évoqué également l’amélioration des services socioéconomiques de base avec la réalisation de près de 700 infrastructures éducatives, sanitaires, la capacité de désenclavement de nombreuses populations grâce à la réalisation et à l’entretien par la méthodologie Haute intensité de main d’œuvre (HIMO). «La Suisse s’est engagée aux côtés du Burkina Faso dans le processus de la décentralisation depuis son inscription dans la Constitution burkinabè en 1991. Le DEPAC est le fruit de trois décennies d’expertise et de coopération entre les deux pays», a rappelé Mme Thonanu.