Silence…Pour le moment, on ne parle pas trop. De peur d’être taxé de félon, ou d’ennemi de la patrie, il est mieux , au regard des circonstances actuelles de savoir danser au rythme de la musique qu’on nous impose. Mais attention! S’il est vrai que depuis les bouleversements survenus à la tête de l’état en Janvier dernier, avec les reaménagements techniques au sommet de l’état major et la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, l’heure est au sursaut national, il n’empêche que les populations ont le droit de savoir ce qui se passe exactement sur le théâtre des opérations sans qu’on ait forcément besoin de leur fabriquer des informations , histoire de leur remonter le moral.
Les récents événements de Kain, Banh et Gomboro, qui se sont produits dans la nuit du 03 au 04 Février 2019, sont assez révélateurs de la posture dans laquelle campe actuellement le gouvernement Burkinabè, face à l’ampleur du harcèlement subi par les Forces de Défense et de Sécurité dans les zones confligenes, où a fini par s’instaurer un climat d’insécurité sans précédent. Selon le rapport de la mission du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), sur les 146 terroristes neutralisés annoncés par l’état major général des armées, 60 victimes recensées auraient été sommairement exécutées d’après des témoignages recueillis sur place.
Une version des faits qui contrarie sérieusement les autorités, qui se sont par ailleurs, empressés de réagir à travers un communiqué pondu par le Ministre de la communication, Rémi DANDJINOU, selon qui, «toutes les opérations de sécurisation du territoire sont menées en respectant le principe de la gradation de la force que sont successivement, le simple contrôle, l’interpellation, l’arrestation et la neutralisation en cas de nécessité». 146 terroristes neutralisés ! Ça fait quand même un sacré effet de réconfort d’entendre cela! Après des années de souffrance face à la furia des djihadistes, la terreur semble alors changer de camp. Si seulement, tout ceci pouvait être vrai, les Burkinabè seraient rassurés sur la capacité de leurs dirigeants à apporter la réponse idoine à toute forme de menace contre leur sécurité.