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Neutralisation de 146 terroristes à Kain, Banh et Bomboro : Le MBDHP déplore 60 cas de dérives

Publié le jeudi 14 mars 2019  |  aujourd8.net
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© RTB par DR
Point de presse du Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)
Le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) a animé un point de presse ce mardi 20 février à son siège à Ouaga
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Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) était face à la presse, le mercredi 13 mars 2019 à Ouagadougou. Il a présenté le rapport de l’enquête qu’il a menée sur les opérations de ratissage effectuées par l’armée dans les départements de Kain, Banh et Bomboro qui ont conduit à la neutralisation de 146 présumés terroristes, selon le communiqué officiel de l’état-major général des armées, en riposte à l’attaque terroriste qui s’était produite dans la nuit du 3 au 4 février 2019 à Kain faisant 14 victimes au sein de la population. Il déplore 60 victimes sur les 146 terroristes neutralisés.

Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, une attaque terroriste perpétrée à Kain a fait 14 victimes au sein de la population. En riposte à cet acte ignoble, l’armée a mené des opérations de ratissage dans les départements de Kain, Banh et Bomboro qui ont conduit à la neutralisation de 146 présumés terroristes, selon le communiqué officiel de l’état-major général des armées. Cette annonce a suscité l’approbation de même que des interrogations au sein de l’opinion publique sur les circonstances et les modalités de l’opération des FDS. Face à cette situation, et à la demande de parents de victimes, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a mené une mission d’établissement des faits dans plusieurs localités des départements concernés.

C’est le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré qui l’a indiqué hier mercredi 13 mars 2019 lors du point de presse qu’il a animé. Cette rencontre avec les hommes des médias a permis au Mouvement de livrer le rapport de cette mission. A l’en croire donc, la mission a identifié 60 victimes dans les localités de Kain, Sounam, Tiabéwal, Guingui, Daybara et Somme sur les 146 terroristes tués, selon l’état-major général des armées.

Il explique que selon les témoignages, toutes les 60 victimes recensées ont été sommairement exécutées. D’après lui, les proches de ces dernières, nient tout lien entre elles et des groupes terroristes. Poursuivant avec ses explications, le conférencier confie qu’aucun combat opposant des éléments des FDS à des présumés terroristes n’a été signalé contrairement à ce qu’affirme l’armée.

Pour arriver à ce résultat, le MBDHP a réalisé 65 entretiens avec des victimes, des parents de victimes et des témoins des évènements dans le mois de février et la première semaine du mois de mars, foi de Chrysogone Zougmoré. Il confie que le Mouvement a également rencontré le ministère de la Défense et des anciens combattants, le 7 mars 2019. Si on veut le croire, les informations ainsi recueillies ont été recoupées et confrontées à diverses sources pour aboutir à la rédaction d’un rapport qui retrace les vécus des témoins directs des évènements.

Convaincu donc qu’il y a eu des exécutions lors des opérations, le MBDHP tout en confirmant qu’il n’est nullement opposé à la lutte contre le terrorisme, rappelle qu’elle ne doit pas elle-même devenir une source d’insécurité pour les citoyens. Si le Mouvement a tenu de tels propos, c’est parce qu’en croire son premier responsable, dans les zones concernées, les Forces de défense et de sécurité (FDS) inspirent vis-à-vis des populations, inquiétude et peur. Plus grave souligne-t-il, les groupes terroristes n’hésitent pas à se présenter dans ces localités comme des défenseurs et les protecteurs des populations face aux dérives des FDS. Selon le principal conférencier du jour, cette posture constitue leur principal argument pour élargir leur base sociale et gagner la sympathie des populations dans les zones où ils s’sévissent.

Soucieux de l’unité nationale, l’ONG engagée dans la lutte pour la défense des droits humains pense qu’il est nécessaire d’entreprendre des actions urgentes pour rétablir la confiance entre les populations et les forces de sécurité. Il a aussi formulé dans son rapport, une série de recommandations dont la mise en œuvre pourrait selon Chrysogone Zougmoré, contribuer à éviter à l’avenir de si graves dérives dans la lutte contre le terrorisme.

Tout en condamnant les attaques terroristes, le MBDHP tire tout autant la sonnette d’alarme et condamne la pratique des exécutions sommaires et extrajudiciaires.

Edoé MENSAH-DOMKPIN
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