Le gouvernement burkinabè et l’Agence française de développement (AFD) ont signé, le mardi 12 mars 2019 à Ouagadougou, trois conventions de financement. D’un montant global de 58 millions d’euros soit environ 38 milliards de francs CFA, cette enveloppe permettra de financer les secteurs de l’énergie et de l’agriculture.
L’Agence française de développement (AFD) finance deux projets avec une enveloppe globale de 58 millions d’euros, soit environ 38 milliards de francs CFA. Le financement a fait l’objet d’une signature de conventions entre le gouvernement burkinabè à travers le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré et le directeur de l’AFD, Tanguy Denieul. La première est relative au projet régional d’interconnexion électrique « Projet dorsale nord ».
Elle concerne un engagement financier sous forme de prêt, de 45 millions d’euros soit près de 30 milliards de francs CFA, de la France et de l’Union européenne. D’autre part, il s’agit d’une subvention de 15 millions d’euros, soit 9,84 milliards de francs CFA. Le projet prévoit la construction de 381 km de ligne de très haute tension (330kV) et 24 km de ligne 225 kV reliant la frontière nigérienne au poste de transformation de Ouaga-Est et assurant la liaison Ouaga-est, Ouaga Sud-Est et le raccordement à la ligne Ouaga-Bolgatanga.
Au nom du gouvernement, le ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a traduit sa reconnaissance à la France et à l’Union européenne pour cet appui. A l’écouter, ces réalisations permettront d’importer 150 MW en sus de la production, dès 2022 à un prix estimé très inférieur au coût de production local actuel.
« La dorsale Nord va permettre d’une part de réduire significativement la subvention de l’Etat dans le secteur de l’énergie et d’autre part, au Burkina Faso de bénéficier d’une énergie moins chère avec le solaire mais aussi de compter sur les voisins pour importer », a soutenu le ministre Ouédraogo. En sus, il a indiqué qu’un volet électrification rurale contribuera à électrifier des villages traversés et augmenter l’accessibilité en milieu rural.
La deuxième convention relative au projet d’agriculture contractuelle et transition écologique, est une subvention d’un montant de 13 millions d’euros soit 8,56 milliards de francs CFA issu d’une délégation de fonds octroyée par l’Union européenne à l’AFD.
Ce projet vise à promouvoir la croissance et la diversification de l’offre de produits transformés de qualité, de la part des opérateurs des filières agricoles. Selon Bachir Ismaël Ouédraogo, cette initiative s’inscrit dans l’objectif stratégique « Développer un secteur agro-sylvo-pastorale, faunique et halieutique productif et résilient davantage orienté vers le marché » du PNDES (NDRL : Plan national de développement économique et social).
Pour lui, le projet contribuera à la sécurité alimentaire, à l’emploi décent, à l’approvisionnement de l’agro-industrie nationale, respectueux des principes de développement durable. De manière spécifique, a-t-il dit, il s’agira de développer l’accès des coopératives professionnels aux marchés institutionnels, de moderniser les filières à valeur ajoutée locale et de professionnaliser le secteur de l’agriculture tout en accompagnant le gouvernement dans le développement d’une politique agricole contractuelle appliquée aux filières.
« La portée de ces appuis financiers permettront d’effectuer des investissements structurants dans les deux secteurs afin d’offrir in fine de services essentiels aux populations burkinabè », a laissé le ministre. Par ailleurs, il a promis au nom du gouvernement une transparence dans l’utilisation de ces ressources. Pour sa part, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre De Cabanes, s’est félicité que son pays accompagne la nation burkinabè dans les projets de développement.