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Procès du putsch manqué de septembre 2015 : « Je n’ai jamais proposé au général d’assumer la paternité du coup d’Etat », Jean-Baptiste Ouédraogo

Publié le mercredi 13 mars 2019  |  netafrique
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© Autre presse par Maxime Kaboré
Situation nationale : des personnalités offrent leur médiation
Jeudi 30 janvier 2014. Ouagadougou. Des personnalités ont fait une déclaration à la presse dans laquelle elles offrent leur médiation par rapport à la situation socio-politique tendue. Photo : Jean-Baptiste Ouédraogo, ancien chef de l`Etat du Burkina et ancien membre du Collège de sages
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Selon l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo (JBO), le putsch de septembre 2015 peut se résumer en cinq actes : « Acte 1 : Ordre d’arrêter les autorités. Par qui? Acte 2 : Annonce officieuse de la nouvelle de l’arrestation des autorités. Par qui? Par le général qui a informé le secrétaire général du ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants ainsi que le chef d’état-major général des armées. Acte 3 : Annonce de l’arrestation à la CRAD. Par qui et avec qui? La CRAD a été convoquée par le général Diendéré. L’annonce de l’arrestation des autorités a été faite par lui. Les discussions se sont passées avec lui, assisté du colonel-major, Boureima Kiéré. Nous avons noté l’absence totale du chef de corps par intérim du RSP à la rencontre. Acte 4 : Proclamation du Conseil national pour la démocratie. Par qui et pour qui? Acte 5 : Fait accompli et enchaînement des pressions sur le CND et son chef. »

Pour Maître Dabo, avocat du cerveau présumé du coup d’Etat manqué, les actes cités par le témoin relèvent d’une analyse des faits et non d’une déposition. Il lui est demandé de dire ce qu’il a vu, entendu et comment il a interagi, a-t-il ajouté. La narration des faits par le témoin la veille avait pourtant été jugée en phase avec les évènements par le général. Chose qui a conduit l’avocat de la partie civile Maître Prosper Farama, à déplorer le caractère versatile du général Diendéré. En effet, si les déclarations du président du CND avant la comparution du témoin tendaient à demander l’inculpation de ceux qui avaient pris part à la réunion de la Commission de réflexion et d’aide à la décision (CRAD), aujourd’hui, il dit être en phase avec les propos du témoin alors que ce sont des faits qu’il a toujours niés. « Ce n’est pas dans le dos des témoins qu’il faut nier. S’il n’ose pas contester devant le témoin, c’est qu’il acquiesce, il est le commanditaire et le concepteur du coup d’Etat. Il n’a consulté personne qui aurait refusé la libération des otages », soutient l’avocat de la partie civile, pour qui le comportement de l’accusé est très parlant. Maître Guy Hervé Kam embouche la même trompette en affirmant que le général semble avoir déposé les armes en n’opposant aucune résistance face au propos du témoin. Pour lui, le général a produit une liste de personnes dont il voulait l’inculpation avec à sa tête l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo. Cependant, ces personnes, dont l’ancien président qui était le dernier de la CRAD à être interrogé, sont passées à la barre mais aucune contestation n’a été notée du côté du géniteur du coup d’Etat manqué. « Le général refuse totalement de se battre », affirme-t-il.

A la lecture du procès-verbal du général Diendéré, le témoin Jean Baptiste Ouédraogo tombe des nues. En effet, le général de brigade y affirme que face au refus des hommes d’obtempérer, il avait proposé à JBO et au général Pingrenooma Zagré, alors chef d’état-major général des armées, de prendre les rênes du pouvoir. C’est face à leur refus qu’il dit avoir pris ses responsabilités, vu la vacance du pouvoir. « Je devais alors dormir », soutient l’ancien président. Il ajoute n’avoir jamais non plus proposé au général d’assumer la paternité du coup d’Etat. Le 16 septembre, « nous avons traité de la question de la prise d’otage des autorités de la transition. Il n’était pas encore question de coup d’Etat. C’est à la rencontre avec la base que le mot coup d’État a été prononcé pour la première fois », clame-t-il.

A la barre, le témoin a fait des révélations sur l’existence d’un accord complémentaire à la charte de la Transition qui n’a pas été annexé et classé confidentiel, d’un procès-verbal de réunion des chefs militaires et d’un rapport de la CRAD. Maître Dégli, avocat du père spirituel de l’ex-RSP, a demandé que ces pièces citées plus haut soient reversées dans le dossier. Le parquet n’y trouve aucun inconvénient sauf dans le cas où ces pièces révéleraient un caractère secret. Et si cela est fait, Maître Farama souhaiterait qu’il soit débattu de ces nouveaux éléments en présence du témoin et non après son passage.
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