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Depuis cent ans, les dirigeants burkinabè se sont livrés à la course aux postes (Historien)

Publié le lundi 11 mars 2019  |  AIB
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Ouagadougou, Les quatre générations de dirigeants qui se sont succédées au Burkina Faso depuis 100 ans, se sont toutes livrées à la course aux postes, a déploré samedi l’historien Domba Jean Marc Palm, invitant les Burkinabè à s’inspirer des idées de Ouézzin Coulibaly et de Nazi Boni sur le sujet.

L’historien Domba Jean Marc Palm a affirmé samedi, qu’en un siècle d’existence, le Burkina Faso a connu quatre générations d’hommes politiques qui se sont succédées à la tête de l’Etat.

«Le sentiment qui domine de nos jours et qui pointait déjà le nez sous la colonisation, est une course aux postes», a-t-il déploré.

Domba Jean Marc Palm animait la conférence inaugurale du colloque sur le centenaire de la création par la France, de la colonie de Haute-Volta, devenue Burkina Faso en août 1984.

Selon M. Palm, la course aux postes avait déjà été dénoncée en 1957 par le premier chef du gouvernement voltaïque Daniel Ouézzin Coulibaly.

«Le souci majeur actuellement semble être la poursuite de privilèges, amasser le plus d’argent, bref la course aux délices(…) du pouvoir. Les valeurs comme le patriotisme, l’esprit de sacrifice, le sens de l’intérêt général apparaissent désuets», avait lancé Ouézzin Coulibaly, cité par l’historien.

Le conférencier s’est interrogé sur la part de responsabilité de leur génération dans les dérives actuelles que connait «une certaine jeunesse gagnée par le désespoir dû à l’incertitude du lendemain».

«Les partis politiques que nous animons sont-ils véritablement des outils de transformations politiques, économiques, sociales et culturelles du pays ou ne sont-ils que de simples machines électorales pour satisfaire la boulimie de pouvoir de certains hommes politiques ?» a-t-il demandé.

Pr Domba Jean Marc Palm se référant au président Ouézzin Coulibaly, a invité les Burkinabè à la mobilisation générale pour drainer toutes les énergies vers la transformation du pays contre l’inclémence de la nature, l’ignorance et la misère.

«Nous sommes au passage d’un moment crucial de notre histoire. A nous de canaliser la sève bouillonnante de notre jeunesse, de la faire servir aux œuvres fécondes avec toutes nos forces spirituelles et matérielles», a-t-il émis.

Pr Domba Jean Marc Palm a également invité les jeunes Burkinabè à méditer la recommandation du Pr Nazi Boni (premier écrivain du Burkina Faso).

«Avant de quitter l’école, commencez par méditer les responsabilités qui vous attendent, demandez-vous si la science que vous recevez, ne vous livre pas à la vie émasculée sans conviction, sans idéal, désarmés face aux aberrantes tentations du matérialisme», a-t-il cité.

Selon le conférencier, Nazi Boni avait également attiré l’attention sur les conséquences des vices dans la décadence d’une Nation.

«Lorsqu’on veut la dégénérescence d’un peuple, il suffit d’insuffler à sa génération montante, le goût des sinécures, des plaisirs faciles et du confort, du discours creux, du mépris inconscient de leur propre raison d’être», avait écrit Nazi Boni.

En rappel le Pr Domba Jean Marc Palm est un enseignant-chercheur en histoire et membre du bureau politique de l’actuel parti au pouvoir.

Il est également le président du Haut conseil du dialogue social (HCDS), une institution créée en 2018 pour prendre en compte la fronde sociale qui subsiste depuis avril 2016.

Agence d’information du Burkina
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