Dans le cadre de la campagne agricole 2013-2014, le gouverneur du Centre-Est, Allahidi Diallo, a visité du 19 au 21 août 2013, des exploitations agricoles dans les trois provinces de la région. Il a été accompagné d’une forte délégation de responsables des services techniques de la région et des services centraux du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA).
La sortie de supervision de la campagne agricole 2013-2014 dans la région du Centre-Est, organisée du 19 au 21 août dernier, a permis au gouverneur Allahidi Diallo de s’imprégner des réalités. A l’occasion, il a été accompagné d’une forte délégation de responsables des services techniques de la région et des services centraux du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA). La délégation a successivement visité des exploitations de production de semences de sorgho, de parcelles d’expérimentation de sésame sur les effets de la qualité des semences et des doses d’engrais chimiques, conduits avec l’appui de l’ONG HELVETAS. Elle s’est également rendue sur des parcelles de démonstration sur le niébé, de bas-fond aménagé en riziculture à Zoaga, dans la commune de Yargatenga, de la rizerie Wend-Konta, et de l’unité d’étuvage de riz des femmes. A chaque étape, le gouverneur et sa suite ont eu des échanges directs sur le terrain avec les producteurs et encadreurs techniques agricoles. Il en ressort que la campagne agricole 2013-2014 s’est caractérisée par une installation tardive causée par deux raisons principales. Il s’agit de l’arrivée précoce des pluies (dès avril-mai) et la longue période sèche durant une bonne partie du mois de juin. L’irrégularité des pluies dans le temps et dans l’espace, de l’avis des techniciens, a occasionné des échecs et des retards de semis par endroit et un développement non homogène des cultures sur la plupart des espaces agricoles de la région. En termes de production, les prévisions pour la présente campagne 2013-2014 au niveau de la région sont de 496 373 tonnes de céréales, soit 7,45 % de la production nationale. Selon les spécialistes, cette estimation est en lien avec la physionomie actuelle de la campagne, et également avec l’accompagnement de l’Etat et de l’appui aux producteurs avec les semences améliorées. Les stades phrénologiques des cultures sont les suivantes : le maïs est en stade montaison, voire floraison-épiaison (semis précoces), le sorgho en stade montaison et floraison-épiaison pour les semis précoces, le riz pluvial et le mil sont en stade tallage-montaison, l’arachide en stade ramification, le coton en stade ramification et début de floraison pour les semis précoces, le niébé en stade plantule et ramification et enfin, le sésame et le soja, également en stade plantule. Dans l’ensemble, la situation phytosanitaire est calme, car, aucune attaque de déprédateurs potentiels n’a été signalée. « Nous sommes en mi-août, et il était de bon ton que nous venions voir comment se présente la campagne agricole dans son ensemble », a expliqué le gouverneur, à l’issue de la visite. Selon lui, sur la base des explications que les techniciens ont donné, il est important que les producteurs tiennent compte des orientations techniques que les encadreurs leurs donnent. A l’entendre, fondamentalement, la région du Centre-Est n’est pas en retard. « Nous espérons simplement que les choses iront en s’améliorant, pour peu que les pluies se poursuivent jusqu’au mois d’octobre », a souhaité le premier responsable de la région.
Dans la province du Kourittenga où la saison a moins bonne mine qu’ailleurs, l’on enregistre entre 60 à 65% de taux de satisfaction.
Une disparité de la physionomie
La province du Koulpélogo, grenier de la région, comme à ses habitudes, est excédentaire à l’étape actuelle. Dans la province du Boulgou, sur les 13 départements, cinq à six ont encore besoin qu’il y ait un peu plus de régularité dans les précipitations. « Nous allons avec les services techniques compétents, nous pencher sur les préoccupations essentielles qui ont été évoquées et par les producteurs mais aussi par les agents d’encadrement », a déclaré le gouverneur, avant de préciser : « Nous allons surtout nous atteler à résoudre très rapidement les questions qui relèvent de notre compétence au niveau locale. Pour les questions qui dépassent notre compétence, nous nous ferons le devoir de les transmettre à qui de droit ». Il demande aux producteurs d’être davantage précis dans leurs évaluations qu’ils communiquent aux services techniques, « par ce que c’est sur cette base de superficie qu’ils envisagent emblaver que les services techniques font les commandes d’engrais et autres intrants ». Pour sa part, le Directeur régional de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (DRASA) du Centre-Est, Oumarou Sawadogo, a noté que la mauvaise répartition spéciale temporelle a fait que les trois provinces ont connu une certaine disparité de la physionomie de la campagne. Dans la région du Centre-Est, c’est la partie-nord de la province du Kourittenga qui a connue des difficultés d’installation de la campagne, précisément dans les communes d’Andemtenga, de Baskouré et de Gounghin. La partie-sud du Boulgou a aussi connu des difficultés, avec des cas de poches de sécheresses de plus de deux semaines, notamment dans la zone de Zabré, de Zoaga et de Bittou. Par contre, au niveau du Koulpélogo, elle a enregistré des excès de pluviométrie. Le DRASA du Centre-Est a souhaité que les pluies se poursuivent jusqu’en novembre, voire décembre, afin que les cultures puissent boucler leurs cycles de production. « Pour ce qui concerne l’insuffisance de l’engrais, soulevée par les producteurs, il faut reconnaître que cette année, nous avons reçu environ 400 T pour toute la région, dont 39 T pour le Kourittenga, pour un total de 13 800T que l’Etat a pu acquérir. Alors qu’au niveau de cette province, plus de 200 ha ont été aménagés, notamment la zone de Tensobtenga, en termes de production de riz », a-t-il ajouté.