A l’instar de leurs semblables à travers le monde, les femmes du Burkina Faso ont fêté le 8-Mars, sur l’ensemble du territoire national. Cette année, c’est Koupéla, capitale provinciale du Kourittenga dans la région du Centre-Est, qui a accueilli la célébration nationale de la Journée internationale de la femme. Une commémoration, de plus en plus adaptée à la réflexion plutôt qu’aux reprochables réjouissances populaires loin des préoccupations des femmes.
Les femmes burkinabè, à travers un thème de réflexion, «Contribution de la femme à l’édification d’un Burkina Faso de sécurité, de paix et de cohésion sociale», se sont posées les questions majeures et porteuses d’espoir dans la promotion de l’«autre moitié du ciel». Le nouveau tempo de la journée qui, en 2017, était perçue comme impossible à tenir, fait aujourd’hui chorus au sein d’une population souvent agacée par la primauté des djandjoba et la beuverie au cours d’une journée, dont le sens premier est bel et bien la lutte pour un mieux-être de la femme, qui selon l’épouse du président du Faso, Sika Kaboré, est la «première à se lever et la dernière à se coucher».
Le 8-Mars réorienté principalement vers des questions existentielles, à savoir comment promouvoir la femme et amener la majorité des Burkinabè à prendre conscience de sa force dans le développement du pays, nous pousse à crier Eureka. En organisant cette journée dans le contexte difficile d’un pays en mouvement sur la voie du développement, mais plus ou moins contrarié par une insécurité, les femmes du Burkina montrent que la défense de la patrie, est une œuvre à laquelle elles contribueront. Si elles ne le font pas déjà avec ces «amazones» au sein des forces de défense et de sécurité.
Heureusement que la querelle puérile sur la prétendue couleur du pagne du 8-Mars, tel un feu de paille, n’a pas prospéré. Il semble évident qu’il ne fallait pas trop mettre l’accent sur les détails, mais plutôt la symbolique qui donne au pagne un aspect magistral de cohésion, de solidarité entre fils et filles du Burkina. Le tout, sous un soleil qui irradie par ses rayons ardents, ce pays résilient, qui jamais, ne rompra en dépit des attaques terroristes répétées. Les soldats engagés sur le terrain pour ramener la quiétude dans le pays vont jusqu’au sacrifice suprême. Un combat noble !
Et dire qu’ils ont le soutien sans faille des femmes (52% de la population), qui l’ont prouvé, à la faveur de la célébration du 8-Mars, il y a de quoi avoir confiance en l’avenir. Au-delà de la satisfaction morale, c’est un signe de solidarité. Les femmes de notre pays n’ont malheureusement pas fait fi de leur appartenance politique, pour communier et souhaiter des lendemains meilleurs à la nation.
Ailleurs, dans un pays voisin, deux dames, dont les époux sont des hommes politiques influents actuellement en désaccord, ont fêté le 8-Mars ensemble dans un stade plein à craquer. Cette image forte montre à souhait qu’être opposant ne fait pas de vous un ennemi. Les femmes burkinabè, qui ne s’enfoncent pas forcément dans les querelles politico-politiciennes, doivent s’en inspirer et restées sereines comme elles l’ont toujours démontré aux moments difficiles de la nation.
Le Burkina, qui se défait progressivement de l’hydre terroriste avec panache, grâce à la détermination de tous ses fils et à la bravoure des Forces de défense et de sécurité (FDS), a plus que jamais besoin de l’unité de ses fils et filles pour attester que les divergences d’approches ne sont pas des murs infranchissables.
Le 8-Mars 2019 aurait pu être cette tribune, et le fait que les épouses des femmes des leaders de l’opposition aient préféré se retrouver que de faire front commun avec celles de formations opposées, sonne comme le sel manquant qui aurait pu donner une belle saveur à cette fête de la femme. Mais à leur décharge, on dira que le menu du 8-Mars a été concocté par des mains maladroites des cuisiniers d’un jour.