Après le dévoilement de la statue en hommage au père de la Révolution, Thomas Sankara, le samedi 2 mars dernier, les Burkinabè ont été choqués de constater que les traits et la forme du visage sur la statue ne reflètent pas ceux du visage de Sankara. Ce lundi 4 mars 2019, au cours d’une conférence de presse, le Comité international mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) a «demandé pardon» pour les erreurs constatées et a annoncé que des corrections seront faites dans un délai de deux mois.
«Le Comité mémorial Thomas Sankara présente tout d’abord ses excuses pour les insuffisances constatées. A l’endroit de tous ceux qui sont choqués par le manque de ressemblance de la statue avec les traits du Président Thomas Sankara, nous demandons pardon. Nous demandons pardon au président du Faso. Nous demandons pardon au parrain John Rawlings. Nous demandons pardon aux parents des victimes, nous demandons pardon aux populations du Burkina Faso, d’Afrique et du monde». Par ces mots, le Comité, par la voix du secrétaire général du Comité, Luc Damiba a d’emblée présenté ses excuses au peuple burkinabè et à toute l’Afrique. Le Comité dit apprécier surtout la grande vigilance de toutes les personnes qui ont constaté ce manque de ressemblance et qui ont formulé des conseils. Il reconnait que l’œuvre est «inachevée» et dit prendre l’entière responsabilité de continuer les travaux pour qu’elle ressemble à Thomas Sankara.
A entendre M. Damiba, la statue qui est une commande publique du ministère de la Culture date avant le début du projet du mémorial Thomas Sankara. Elle a été prévue pour être installée dans un carrefour important de la ville de Ouagadougou. C’est par la suite que le Comité a noué un partenariat avec le ministère de la Culture afin que la statue puisse être le premier signe visible au niveau su site du mémorial Thomas Sankara. Le ministère a réceptionné et rétrocédé au Comité.
«Une fois reçu, nous étions très conscients qu’il fallait faire des améliorations et qu’elle n’était pas achevée. Nous sommes très conscients qu’une partie importante de la statue ne ressemble pas à notre héros. Mais, nous rappelons à l’opinion qu’il s’agit d’une œuvre provisoire. C’est pour cela que l’œuvre a été recouverte dans la soirée du 3 mars jusqu’à sa finition afin d’y apporter des corrections en tenant compte des distances, volumes et angles de vision, mais aussi des observations et suggestions des populations que le CIM-TS et l’artiste sculpteur se feront le devoir de respecter» a expliqué le secrétaire général du CIM-TS, Luc Damiba.
Pour le Comité, c’est dans le souci de faire coïncider l’ouverture du site du mémorial et l’hommage au président Sankara avec la commémoration du cinquantenaire du Fespaco, auquel le «président Sankara a insufflé une dynamique populaire et planétaire» que la statue a été dévoilée provisoirement. «L’œuvre finale reflétera naturellement et fidèlement le visage, les traits du héros que nous aimons tous. Nous avons bien noté les exigences du peuple» a promis M. Damiba qui a garanti que, dans un délai de deux mois, des corrections seront apportées par le Comité qui endosse l’entière responsabilité de son achèvement.
Au nom du parrain, l’ancien président ghanéen John Jerry Rawlings qui dit avoir eu "les mêmes impressions que tout le monde pour cette statue qui ne reflétait pas les traits de son frère Thomas Sankara", Nathalie Yamb a remercié le CIM-TS pour le travail déjà abattu. Pour le parrain, Il faudra la «refaire encore et encore jusqu’à ce qu’elle ressemble à Thomas Sankara qui était un bel homme. Ce dévoilement de la statue ne devrait pas être seulement un symbole mais une réalité de la preuve vivante de Thomas Sankara à travers le monde».
En outre, Nathalie Yamb a fait savoir que, le «buzz» qui a été constaté après le dévoilement de la statue de Thomas Sankara est une preuve d’amour. Mais selon elle, l’amour, ce n’est pas seulement dans les mots. C’est aussi dans les actes. «Nous appelons tous ceux qui éprouvent de l’amour ou de l’admiration pour Thomas Sankara, à mettre la main à la poche pour contribuer à la réalisation de ce mémorial. Il ne s’agit pas seulement de critiquer sur les réseaux sociaux, mais il s’agit de s’impliquer concrètement dans la réalisation de cette œuvre», précise Nathalie Yamb.