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L’Observateur Paalga N° 8442 du 23/8/2013

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Procès en appel des étudiants : la liberté provisoire accordée aux prévenus
Publié le lundi 26 aout 2013   |  L’Observateur Paalga


Deuxième
© aOuaga.com par A O
Deuxième audience du procès de 50 étudiants au Burkina Faso
Mardi 20 août 2013. Ouagadougou. Tenue de la deuxième audience du procès des étudiants interpellés au cours de la manifestation consécutive à la fermeture des cités et restaurants universitaires au début du mois d’août. Photo : les prévenus en train d`être reconduits à la Maison d`arrêt et de correction (MACO)


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Le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, à son audience du mardi 13 août dernier, avait rejeté la demande de liberté provisoire des étudiants arrêtés lors des manifestations violentes consécutives à la fermeture des cités et restaurants universitaires. Le vendredi le 23 août 2013, soit dix jours après cette décision, la Cour d’appel a infirmé le jugement en accordant la liberté provisoire aux 50 prévenus qui ont quitté le même jour la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou devant une forte mobilisation de leurs camarades.

La Cour d’appel de Ouagadougou, bien qu’un peu éloignée du centre-ville, a refusé du monde à l’occasion de ce procès, même si la mobilisation était moins importante que celle du 13 août dernier. Ce fut un public essentiellement estudiantin. Il faut rappeler que deux principaux chefs d’inculpation pèsent sur les prévenus, à savoir actes de vandalisme lors de manifestations publiques et coups et blessures volontaires. Il est à noter que tous ne sont pas étudiants : six d’entre eux sont des vendeurs de bricoles.

Pour la défense, la détention de ces prévenus n’est ni plus ni moins qu’une prise d’otage d’un système judiciaire inconséquent et rien, dans l’état actuel du dossier, ne s’oppose à leur mise en liberté provisoire en attendant la décision du Conseil constitutionnel.

En rappel Me Prosper Farama, lors du jugement en première instance, avait soulevé une exception d’inconstitutionnalité de la loi 2008 portant sur les manifestations sur la voie publique et avait demandé le renvoi du dossier devant le Conseil constitutionnel. En effet, l’exception d’inconstitutionnalité est la possibilité pour tout citoyen de contester la conformité d’un texte de loi par rapport à la Constitution dans le cadre d’un litige.

Pendant que la Cour se retire pour son délibéré, les chants d’encouragement et les slogans des étudiants reprennent de plus belle dehors. Les différentes organisations syndicales des étudiants affichent une union et une solidarité à toute épreuve pour obtenir le principal, c’est-à-dire la liberté provisoire de leurs camarades arrêtés "sur le champ d’honneur", disent-ils.

Un peu plus d’une demi-heure après, la Cour ressort pour son verdict. L’adrénaline monte, un silence de cathédrale règne dans la salle et on retient son souffle. Statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle et en dernier ressort, la Cour infirme le jugement et ordonne la mise en liberté provisoire pour tous les prévenus. Il s’est ensuivie une explosion de joie. Dans le public, l’hystérie est totale, on danse, on crie, on chante et on se congratule. Les étudiants applaudissent fortement Me Farama et les autres avocats de la défense qu’ils qualifient de vrais avocats, d’avocats cinq étoiles.

10 h15, après les honneurs et les éloges à la défense, direction la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) où les prévenus devaient être libérés en principe avant midi. Les étudiants arrivent au pénitencier par petits groupes pour vivre la libération de leurs camarades. Les rangs grossissent au fil des minutes. Devant la porte de la prison et à l’aide de mégaphones, on improvise des chants et les harangueurs de foule présentent cette mise en liberté provisoire comme la victoire de Dieu sur Satan.

12 h, on ne voit point de silhouette d’étudiants. L’attente est plus longue que prévue. On commence à se poser des questions et on devise çà et là. Certains, pour tuer peut-être le temps, refont le film des manifestations.

12 h30, aucun étudiant n’a encore franchi le seuil de la prison; dehors on hausse le ton. C’est à ce moment qu’un garde de sécurité pénitentiaire entreprend de communiquer. Il fait entrer deux responsables d’organisations estudiantines dans la prison pour voir ce qui s’y passe. Une dizaine de minutes plus tard, l’un d’entre eux, à l’aide de son mégaphone, lance «chers camarades, la libération prend plus de temps que prévu mais ne vous inquiétez pas ; ils sont en train de vérifier minutieusement leurs identités pour être sûrs qu’ils libèrent les bonnes personnes et leur permettre de reprendre et puis de contrôler leurs effets personnels ; actuellement, plus de la moitié ont déjà satisfait à cet exercice, ils sont même en train de boire du dèguè. Par contre, les GSP demandent de faire moins de bruit et d’éviter l’attroupement devant la porte».

Pendant ce temps, un car de 22 places se positionne devant la porte pour embarquer les étudiants dont la libération est imminente ; il a été loué par une des organisations et son responsable entretient par contre le mystère sur sa destination. «Monsieur, attendez d’abord qu’ils sortent on ne peut pas vous dire pour l’instant où ils iront», nous a-t-il lancé.



Point de vent favorable pour...

13 heures et quart, en file indienne, les prévenus sortent de la MACO par une autre porte où ils n’étaient pas attendus ; la haie d’honneur qui les attendait, tel un essaim d’abeilles, se rue sur les héros du jour et on jubile.

Cependant, la destination que prendront les étudiants libérés constitue une véritable pomme de discorde : les uns veulent aller au CODE (Centre des organisations démocratiques estudiantines), certains au MBDHP, alors que des parents ou amis de certains prévenus étaient venus les embarquer avec des motos pour rentrer directement en famille. Finalement, moins de cinq minutes après la libération des détenus, les étudiants servent aux badauds une partie bien engagée de pugilat; ils échangent des coups de poing sur la voie publique à seulement une dizaine de mètres de la MACO. L’accessoire suivant le principal, on redoutait bien que la situation dégénère puisque cette victoire a plusieurs paternités, chaque organisation estudiantine la mettant à son actif.



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